Thomas Piketty, "L'économie des inégalités" - publié le 17/02/2009

Résumé du document

Ancien élève de l'École normale supérieure et de la London School of Economics, membre du Conseil d'analyse économique (de 1999 à 2003) Thomas Piketty est actuellement chercheur à l'École d'économie de Paris (PSE) et directeur du département de sciences sociales de l'ENS. Son ouvrage "Les hauts revenus en France au XXe siècle - Inégalités et redistributions 1901-1998" lui a valu en 2002 le Prix du meilleur jeune économiste de France. Dans son ouvrage "L'économie des inégalités" celui-ci aborde son sujet de prédilection, les inégalités, à travers une perspective nouvelle dans son parcours.
Son constat premier est que dans de nombreuses situations l'inégalité appelle une action collective de redistribution non seulement parce qu'elle contredit la justice sociale mais également parce qu'elle provoque l'inutilisation de ressources humaines.

Extraits

[...] Toutefois, Thomas Piketty va montrer que la redistribution fiscale contemporaine n'opère aucune redistribution monétaire significative entre les actifs. En effet, les prélèvements sont proportionnels et les transferts entre actifs sont faibles,les écarts de revenus disponibles sont par conséquent similaires aux écarts de salaires versés par les employeurs. Les prélèvements servent alors plus à aider les non-actifs que les travailleurs aux salaires les plus faibles. Pourtant, des moyens existent pour réaliser des transferts fiscaux efficaces en faveur des bas salaires. Il en est ainsi de l'EITC mis en place aux Etats-Unis. [...]

[...] L'objectif de l'auteur semble de souligner de la manière la plus précise les causes réelles des inégalités contemporaines pour justifier son message : aucune politique de lutte contre les inégalités ne peut se faire par un simple volontarisme ou un simple transfert fiscal. Il s'agit d'évaluer au cas par cas les causes des inégalités pour ensuite décider des outils de la redistribution et son ampleur. On regrettera alors le peu d'espace réservé à la présentation de tels outils, ou de moyens concrets de lutte contre les inégalités notamment en ce qui concerne la redistribution directe. [...]

[...] L'économie des inégalités doit donc être détachée du mythe de la société assurantielle. L'ouvrage de Thomas Piketty permet donc de remettre en cause certaines visions des causes de l'inégalité dans l'économie moderne. A travers une étude statistique rigoureuse, le lecteur prend conscience que l'inégalité sociale ne peut plus se résumer à une opposition entre les possesseurs de capital et les travailleurs. Si l'inégalité de dotation en capital a un rôle dans l'explication des inégalités contemporaines, ce rôle est mineur comparé à celui des inégalités de revenu. [...]

[...] Dans son ouvrage L'économie des inégalités celui-ci aborde son sujet de prédilection, les inégalités , à travers une perspective nouvelle dans son parcours. Son constat premier est que dans de nombreuses situations l'inégalité appelle une action collective de redistribution non seulement parce qu'elle contredit la justice sociale, mais également parce qu'elle provoque l'inutilisation de ressources humaines. Thomas Piketty propose alors une analyse visant à déterminer les causes réelles des inégalités contemporaines (face aux revenus du capital, du travail , face à l'emploi) , évaluer les différentes politiques mises en place pour y faire face et enfin proposer certaines pistes d'aménagements de ces politiques pour qu'elles gagnent en efficacité. [...]

[...] Toutefois, les effets de la redistribution fiscale sur le long terme sont nuancés car la répartition profits/salaires semble toujours graviter autour d'un partage accordant un tiers du revenu au capital et deux tiers au travail quelles que soient les politiques choisies. Cette étude permet alors une remise en cause des systèmes modernes de redistribution sociale qui n'engendrent pas de redistribution du capital vers le travail à long terme. Pourtant, cette inégalité a des conséquences économiques, par exemple le rationnement du crédit qui accentue l'inégalité capital/travail. [...]