Thomas Piketty est économiste. Membre du CAE de 1999 à 2003, il est actuellement chercheur à l'École d'économie de Paris, directeur d'études à l'EHESS et directeur du département de sciences sociales de l'ENS. Proche du Parti socialiste, il s'est engagé en faveur de la candidature de Ségolène Royal dont il était conseiller économique lors de la dernière campagne présidentielle.
Ses recherches sont concentrées sur les problèmes d'inégalité économique et de pauvreté. Il a également travaillé sur les baisses des charges sur les bas salaires.
Dans L'ECONOMIE DES INEGALITES, T. PIKETTY s'intéresse aux inégalités de revenu. Il dresse tout d'abord un bilan de l'évolution historique des inégalités en général, sur lequel on ne s'attardera pas, avant d'étudier les analyses théoriques des mécanismes produisant les inégalités pour enfin déterminer quels mécanismes de redistribution sont les plus efficaces.
Tout au long de l'ouvrage, T. PIKETTY tente de dépasser l'opposition traditionnelle et réductrice entre une droite qui ne croit qu'aux forces du marché et une gauche qui s'en remet aux luttes sociales et politiques.
Ses analyses l'amènent à affirmer la supériorité économique d'une redistribution fondée sur des transferts fiscaux, tout en justifiant certaines politiques publiques permettant de corriger des déficiences du marché créatrices d'inégalités.
[...] - ce sont les revenus du travail qui ont entièrement absorbé le coût des politiques de cotisations sociales sensées assurer la redistribution K/L. La théorie du crédit parfait et de la convergence prédit que si le marché était parfait alors l'inégalité initiale de la répartition devrait finir par s'estomper. Cependant, on constate une reproduction voire une amplification de l'inégalité K/L au cours du temps. Pour l'auteur, c'est dû en grande partie à l'imperfection du marché du crédit, qui est confronté aux phénomènes d'« anti-sélection» et aléa moral forcément associés à toute situation de marché intertemporel. [...]
[...] De l'analyse de ces taux, l'auteur tire deux enseignements sur la redistribution fiscale contemporaine : - Il n'y a aucune redistribution monétaire significative entre les actifs. Le prélèvement globalement proportionnel sert pour l'essentiel à financer les transferts en direction des chômeurs, les dépenses d'éducation et surtout les retraites et dépenses de santé. - les transferts sociaux sont destinés à ceux qui n'ont aucun revenu d'activité. On en a exclu les bas salaires, car c'est en apparence la façon la moins coûteuse de lutter contre la pauvreté. [...]
[...] PIKETTY, l'attention traditionnellement accordée aux effets désincitatifs sur les très hauts revenus est tout à fait excessive et ne permet pas une analyse globale des limites atteintes ou non par les systèmes modernes de distribution. Il suggère donc qu'une baisse des taux marginaux effectifs de prélèvements pour les bas salaires est un objectif plus important que celle des hauts revenus traditionnellement discutés dans le débat politique. C. Autres types d'intervention Ce sont des actions collectives de redistribution, pour corriger des inefficacités tout en redistribuant le revenu. Intervenir dans la reproduction intergénérationnelle de l'inégalité en K humain. [...]
[...] Une proposition : intervenir dans la dynamique de la répartition du capital en instaurant une flat tax sur le capital. Les interventions publiques ont pour but d'améliorer le fonctionnement du marché en luttant contre le phénomène de rationnement du crédit et de persistance dans le temps de l'inégalité K/W qu'il peut engendrer. Si une redistribution publique directe rencontrait les mêmes difficultés que le marché, une flat tax sur le K pourrait être un outil capable d'éviter les pièges du crédit administré. [...]
[...] PIKETTY plaide pour une analyse réaliste et pragmatique des mécanismes de redistribution. Il se refuse à chercher une solution miracle qui permette à la fois de redistribuer efficacement et de corriger les défaillances du marché. De manière générale, les transferts fiscaux constituent pour lui la meilleure solution, et ils doivent se rapprocher de la redistribution perçue comme juste afin d'atténuer l'inefficacité de la redistribution directe, en allégeant le prélèvement sur les bas salaires et en le reportant sur les bénéfices des entreprises et/ou sur les hauts salaires. [...]
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