À la lecture du texte d'Irving Fisher, « La théorie des grandes dépressions par la dette et la déflation » (1933), il est pertinent d'observer les manifestations de la crise des années 30, qui sont décrites par un auteur qui vivait cette crise au moment où il écrivait ce papier. En effet, de nombreux auteurs ont publié durant la période postcrise, mais cet ouvrage s'en distingue de par ses anticipations, hypothèses et ses propositions pour expliquer la crise et en sortir : on peut donc dire que la méthode est d'actualité à la vue de la crise financière qui sévit depuis août 2007 puisqu'elle commence à faire pleuvoir de nombreuses publications. Dans ce texte, il explique les grandes dépressions par la dette et la déflation de façon théorique et statistique. Les résultats sont nouveaux et importants, et ses conclusions, pour la plupart anticipées, ont été acceptées. Il a voulu présenter certaines de ces conclusions personnelles en les faisant concorder avec celles d'autres chercheurs dans le même domaine.
[...] Cependant, il est possible économiquement d'arrêter ou de prévenir une telle dépression : augmenter le niveau moyen des prix à un niveau auquel les débiteurs et créanciers peuvent rembourser les dettes et maintenir ce niveau de prix inchangé. Cependant, le contrôle des prix n'est pas un remède universel. Même avec un dollar idéalement stable, il y a toujours la maladie de la dette, du chômage technologique, la surproduction, l'excès de confiance toutes ces maladies occuperont fort les économistes après avoir éradiqué la maladie du dollar, car ce sont quand même des maux. De plus, la question du contrôle des prix est importante et il faudra en assumer la responsabilité dans l'avenir pour l'auteur. [...]
[...] Un cycle est donc toujours perturbé par des tendances. Les tendances responsables des déséquilibres sont classées en 3 groupes : la croissance ou les tendances qui sont régulières ; les perturbations aléatoires qui sont irrégulières et enfin, les tendances cycliques, irrégulières, mais répétées régulièrement. De même, il existe deux sortes de tendances cycliques : une qui est contrainte au mécanisme économique extérieur ; l'autre qui est le cycle libre, non contraint par l'extérieur, mais auto-entretenu comme une pendule ou une vague. [...]
[...] Comment expliquer les grandes dépressions Les deux grands facteurs énoncés précédemment expliquent en grande partie les crises de 1929-33 : s'il n'y avait pas ces deux grands facteurs, les autres perturbations auraient été impuissantes à provoquer ces crises. On a les facteurs secondaires suivant : les moyens de circulation, leur vitesse de circulation, les valeurs nettes, les profits, le commerce, la confiance des affaires, les taux d'intérêt. Les relations entre ces 9 facteurs peuvent être expliquées dans un premier temps par le fait que l'équilibre économique général est perturbé par le seul surendettement (on imagine que rien n'affecte le niveau des prix et on ne tient pas compte de ce dernier). [...]
[...] Quelques éléments de précision Tout d'abord, l'économie en générale est composée de plusieurs variables : la quantité, le prix et la valeur (quantité multipliée par le prix) des biens. Leurs variations sont dues à un certain nombre de facteurs et elles ne peuvent pas rester constantes et maintenues en équilibre comme avec la loi de l'offre et la demande par exemple. Cependant, FISHER émet l'hypothèse que la plupart des variables économiques tendent à l'équilibre stable. Il ne rejette pas l'idée selon laquelle il existe un certain type d'équilibre, mais quand ce dernier est difficilement maintenu et qu'il s'éloigne d'une certaine limite, il en résulte l'instabilité. [...]
[...] On voit donc bien le rôle de la dette et de la déflation qui expliquent un grand nombre de phénomènes de façon simple et logique. Cependant, cela ne représente qu'une partie des interrelations entre les 9 facteurs. L'auteur propose une table des forces qui s'exercent (elles sont représentées de façon chronologique) dans une dépression à travers les 9 étapes énoncées précédemment (l'ordre diffère, certains effets se répètent). Mais pour lui c'est encore approximatif et insuffisant, car il faudrait mettre ces facteurs en réseau où l'on pourrait voir le côté influençant et influencé de chaque facteur. [...]
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