Cette question se pose suite aux critiques de nombreux adversaires du libéralisme qui s'insurge de ce lien apparemment évident. L'un de ces détracteurs les plus connus est Pierre Bourdieu qui s'interroge, dans un article paru dans Le Monde Diplomatique en 1998, sur le fait que l'idéal du néolibéralisme auquel s'ajoutent les travaux scientifiques de chercheurs en économie et leur application pratique et quotidienne par les gouvernants et/ou candidats au pouvoir aboutisse finalement à une prétendue réalité décrite objectivement. Le problème consiste en fait en cette objectivité affirmée de la théorie économique sur laquelle s'appuient et dont se servent les libéraux pour promouvoir et justifier leur programme politique.
[...] La théorie économique ne peut finalement servir à discuter les avantages et inconvénients du libéralisme que par une approche globale, c'est-à-dire macroéconomique. Keynes revient au modèle d'équilibre général qu'il appelle IS-LM dans la Théorie générale. Il est un économiste d'influence marshallienne dépassant l'équilibre partiel sans pour autant revenir à l'équilibre général de Walras puisqu'il voit l'origine du chômage ailleurs que sur le marché du travail, dans la sphère financière notamment. L'alternative du libéralisme passe donc du socialisme au keynésianisme, qui signifie que l'ordre dit naturel de l'économie mène parfois à des situations d'échec de marché, auxquelles l'intervention directe de l'état dans l'économie serait à même de remédier. [...]
[...] La théorie économique est-elle au service du libéralisme de Michel De Vroey Introduction Cette question se pose suite aux critiques de nombreux adversaires du libéralisme qui s'insurge de ce lien apparemment évident. L'un de ces détracteurs les plus connus est Pierre Bourdieu qui s'interroge, dans un article paru dans Le Monde Diplomatique en 1998, sur le fait que l'idéal du néolibéralisme auquel s'ajoutent les travaux scientifiques de chercheurs en économie et leur application pratique et quotidienne par les gouvernants et/ou candidats au pouvoir aboutisse finalement à une prétendue réalité décrite objectivement. [...]
[...] Il part de la théorie de la valeur-travail pour montrer l'exploitation capitaliste, et de la théorie à la tendance à la baisse du taux de profit pour expliquer la tendance du système capitaliste à s'autodétruire, et aboutit à la théorie de la plus-value. Ce qui est incroyable est qu'en partant de la même théorie économique, il arrive à une critique radicale du libéralisme. En servant des causes opposées, cette théorie est donc idéologiquement malléable. Walras reprend l'idée d'une modélisation après l'échec relatif de Ricardo. Il opère cependant trois distinctions par rapport au raisonnement smithien. [...]
[...] Ainsi il écarte les critiques morales qui n'ont plus lieu d'être. II. Michel De Vroey s'attache ensuite aux auteurs successifs de la théorie économique afin de déterminer s'ils défendent effectivement cette utopie du libéralisme Adam Smith part donc de l'intérêt égoïste et de la métaphore de la Main invisible évoquée dans La théorie des sentiments moraux, et démontrée dans La richesse des Nations. La question qui se pose est celle de la compatibilité : comment une multitude de décisions individuelles, indépendantes et intéressées peut-elle aboutir à cette finalité positive ? [...]
[...] Smith prêche donc pour le libéralisme économique qu'il affirme viable, efficient et supérieur. Ricardo est un agent de change enrichi devenu membre de la Chambre des représentants. Ricardo adhère au libéralisme sur le plan politique car il a besoin d'une théorie séparant les déterminations respectives de la valeur et de la distribution du produit pour appuyer son opposition aux corn laws qui font débat à l'époque. Il critique alors la théorie smithienne de la valeur selon laquelle le prix naturel des marchandises est l'addition du prix naturel de ses composantes, et fonde la théorie de la valeur-travail selon laquelle les rapports d'échanges entre les biens dépendent de la difficulté de production. [...]
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