Le concept de paradigme est central dans la théorie de Kuhn. Il s'agit d'un concept circulaire qui désigne « ce que les membres d'une communauté scientifique possèdent en commun ». Réciproquement « les hommes d'une même communauté scientifique se réfèrent au même paradigme ». Le paradigme est utile à l'identification des groupes scientifiques. Un groupe est « l'unité où est produite et validée la connaissance scientifique ». A un groupe scientifique correspond une même spécialité scientifique. Le paradigme ne régit pas la discipline étudiée mais les membres de la communauté scientifique.
L'activité d'une communauté scientifique est le plus souvent celle de la science normale. Il s'agit d'une activité centrée sur la résolution d'énigmes scientifiques dans le champ disciplinaire étudié. Quand il y a changement révolutionnaire, souvent accompagné d'une crise, « la rigidité de la science normale » est cassée, l'activité de résolution d'énigmes est interrompue au profit d'un questionnement du paradigme. Un nouveau paradigme va alors être adopté et remplacé brutalement le précédent.
[...] Quand Kuhn écrit, persuader quelqu'un c'est, me semble-t-il, le convaincre que l'on a un point de vue supérieur qui devrait remplacer le sien il utilise des termes sémantiquement très différents. Persuader n'est pas convaincre si bien que son raisonnement apparaît contradictoire. Comment peut-on persuader quelqu'un en le convainquant que notre théorie est supérieure sans lui démontrer scientifiquement la validité de celle-ci et sans réfuter la sienne ? 2. La rigidité du concept de paradigme et le relativisme Le concept de paradigme est vu par Kuhn comme un cadre qui guide l'action et la production de la connaissance scientifique par les membres de la communauté scientifique. [...]
[...] Le cadre conceptuel a également sa place lors des révolutions scientifiques. Le langage est une composante du cadre conceptuel régissant les membres de la communauté scientifique. Il participe à l'incommensurabilité entre deux théories ou deux groupes scientifiques. C'est là qu'intervient la nécessité d'une traduction pour permettre aux deux groupes de communiquer sur le même plan. Car leur schèmes de pensée sont différents à la base et leur langage n'est pas le même, bien que leurs études concernent la même spécialité scientifique, le même domaine. [...]
[...] Dans le passage d'une théorie à une autre, il y a incommensurabilité : les résultats de la première théorie ne sont pas compatibles avec ceux de la deuxième car la manière de les produire n'est pas la même. S'il y a désaccord sur les conclusions d'une théorie une preuve est alors apportée et tous l'adoptent. En revanche s'il y a désaccord sur les prémisses de la théorie, le débat a recours à la persuasion. Mais le débat qui s'engage souffre d'un problème de langage (les groupes scientifiques étant également des groupes linguistiques distincts). La condition nécessaire à l'existence d'un débat est alors la traduction. [...]
[...] Kuhn conclue la postface par une série de questions sociologiques qui vont au-delà même de l'analyse d'un groupe scientifique La question de la structure des révolutions scientifiques Dans cette postface écrite en 1969, Thomas S. Kuhn répond aux critiques qui ont suivis la publication de son livre et clarifie les points essentiels de sa théorie. Sa théorie consiste à démontrer que dans l'histoire une théorie n'est pas rejetée si on l'a réfute mais seulement quand on en a trouvé une autre pour la remplacer. Dans ce cas, un paradigme en remplace un autre, il s'agit là d'un changement brutal, une révolution scientifique. Sur ces points, Thomas S. [...]
[...] Une théorie plus récente est meilleure que l'ancienne car elle est plus apte à résoudre les énigmes scientifiques et plus satisfaisante en ce qui concerne l'adéquation à la réalité, à ce qui est dans la nature. Kuhn défend le caractère normatif de sa théorie. Selon lui les généralisations qu'il tire sont des preuves même de sa théorie. Enfin il souligne la singularité des structures scientifiques et met en garde ceux qui voudraient trouver en sa théorie des similitudes trop étroites avec les structures d'évolution et de fonctionnement d'autres sciences. Commentaire de certains points 1. La dimension sociale de la science Thomas S. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture