L'ascension du fascisme et du nazisme n'a pas été une réaction de défense du capitalisme contre les tendances socialistes de l'époque précédente, mais un résultat inévitable de ces tendances qui se voulaient pourtant incarnations du Bien. Ces mêmes forces qui ont détruit la liberté en Allemagne et en Italie sont désormais à l'œuvre en Angleterre, portées par l'écrasante majorité des intellectuels, « tous socialistes » : c'est la route de la servitude. Face à cette volonté de « diriger la vie des gens », il s'agit de réhabiliter le libéralisme du 19e siècle et son principe fondateur : chacun doit être libre de conformer sa vie à ses idées.
Avant la Première Guerre mondiale, le libéralisme est pleinement à l'œuvre, l'individu se libérant des liens traditionnels ou obligatoires qui entravent son activité quotidienne. Les résultats, notamment l'élévation du niveau de vie, sont extrêmement positifs.
[...] Ces mythes, qui ont généralement en commun de reconfigurer le langage, font bien souvent appel à une pseudo liberté qui n'existe finalement que pour le planiste. Pour obtenir l'adhésion, la réalité doit en outre être réécrite, la critique interdite ; la science, tronquée en fonction de ce qui sied ou non à l'idéologie (cf. les mathématiques, au service de la bourgeoisie ne servant pas le peuple est également détournée à cette fin. Le désintéressement devient suspect. Bref, tout en étant instrumentalisée au service du but unique, la notion de vérité se modifie. [...]
[...] Elle ne saurait admettre d'amendement particulier, sous peine de légitimer le pouvoir des fascistes ou des nazis. Elle est fondée, en dernière instance, sur les Droits de l'homme, alors que le planisme les détruit forcément, ne serait-ce qu'en ce qui concerne le choix d'un emploi et d'un territoire de résidence. L'aspiration à la sécurité économique au sens large du terme est une grave menace pour la liberté (étant entendu que la sécurité au sens strict est déjà assurée à tous). [...]
[...] La pensée allemande est à l'avant-garde de ce mouvement, dont émergent différents types de socialisme (extrémiste, ou planiste moins radical), qui ont tous en commun de chercher à remplacer le mécanisme impersonnel et anonyme du marché par une direction collective et ‘consciente' de toutes les forces sociales en vue d'objectifs délibérément choisis. Selon le principe de la règle de la loi (rule of law), le pouvoir doit être encadré par des lois immuables et préexistantes, qui nous protègent de l'arbitraire. L'avantage de ce système se trouve dans sa prévisibilité : les individus peuvent faire des projets, car ils savent comment y réagira le pouvoir. Les règles formelles ont ceci de juste qu'on ne sait pas à qui elles bénéficieront le plus. Ce système est donc garant de l'égalité. [...]
[...] La route de la servitude, F. Hayek L'ascension du fascisme et du nazisme n'a pas été une réaction de défense du capitalisme contre les tendances socialistes de l'époque précédente, mais un résultat inévitable de ces tendances qui se voulaient pourtant incarnations du Bien. Ces mêmes forces qui ont détruit la liberté en Allemagne et en Italie sont désormais à l'œuvre en Angleterre, portées par l'écrasante majorité des intellectuels, tous socialistes : c'est la route de la servitude. Face à cette volonté de diriger la vie des gens il s'agit de réhabiliter le libéralisme du 19e siècle et son principe fondateur : chacun doit être libre de conformer sa vie à ses idées. [...]
[...] La liberté de conformer sa vie à ses idées en est le fondement. Le reste, et notamment les processus sans sujet du Droit et du Marché, découle logiquement de l'analyse. La doctrine de l'égoïsme universel de l'homme y est également affirmée, à ceci près qu'Hayek consacre quelques lignes à ce qui semble être un éloge du désintéressement Après avoir lu Hayek, on comprend mieux certains discours qu'on accuse souvent d'ultralibéraux, notamment sur les thèmes suivants : justice sociale, place du marché, sécurité économique, défense des privilèges La description du monde totalitaire semble particulièrement pertinente. [...]
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