Nous sommes incontestablement rentrés dans l'aire du capitalisme triomphant et dissocié où les actionnaires imposent leurs volontés aux dirigeants des entreprises afin de faire le plus de profit possible et ce malgré les effets externes redoutables qui y sont liés tels que le sous-investissement, la pollution et l'endettement des pays pauvres. Il est donc devenu nécessaire d'intervenir afin de fixer des limites à cette extension et seul le politique paraît être capable de s'en charger (...)
[...] En effet face à la liberté de mouvement des capitaux le monde sʼhomogénéise et les Etats ont perdu une grande part de leur pouvoir de régulation. De plus, la spéculation collective entraîne une forte volatilité des cours qui suivent des effets dʼopinion. Dans ce système on a dʼune part les actionnaires qui sont protégés par leur émiettement et leur anonymat et dʼautre part lʼindustrie de gestion qui agit pour le compte dʼautrui. Il faut créer du mouvement pour les attirer, fournir de bonnes anticipations pour que les actionnaires les suivent. [...]
[...] La seule chose qui rapproche véritablement les actionnaires du monde entier est le désir dʼenrichissement. Il est devenu impossible de lutter contre ce modèle déjà très étendu et qui ne va cesser de croître avec lʼaugmentation du nombre de retraités car si les fonds de pensions représentent déjà plus de 40% des actions ils ne vont pas cesser de croître. Le développement des fonds de pensions a été accompagné par celui de nombreux services spécialisés. Le capitalisme moderne sʼil est désintermédié il nʼen est pas moins institutionnalisé. [...]
[...] Les Etats-Unis devront jouer un rôle capital en tant que moteur de ce mécanisme et devront discuter des conséquences de ce dont ils ont lʼinitiative. Cependant on peut se demander vers où il faudrait se diriger. Faut-il légiférer quant aux rôle des gestionnaires dʼactifs ou bien créer de nouvelles instances de contrôle ? Il est évident quʼaujourdʼhui de nombreux mouvement se dressent contre ces mécanismes qui prennent le dessus sur lʼéconomie. Il est donc temps de responsabiliser les entreprises qui doivent peu à peu essayer de se détacher de la pression actionnariale afin de prendre la direction dʼune croissance certes moindre mais favorable à une plus grande part de la population mondiale et surtout moins porteuse de risques. [...]
[...] Mais ce modèle cʼest soldé par un échec. Tout dʼabord, il y avait une incompatibilité entre les risques pris par les entreprises et ceux que les banquiers étaient prêts à prendre. De plus, les compétences des institutions spécialisées en terme dʼévaluation des risques nʼétaient pas à la hauteur et leur proximité avec les hommes politiques sʼest avérée néfaste. Le marché sʼest alors imposé comme une solution et a permis de mettre directement en contact les fournisseurs et les demandeurs de capitaux. [...]
[...] Premièrement, la mondialisation en est accélérée et lʼabsence de frein menace lʼéquilibre sociopolitique. En effet lʼexigence de rentabilité pousse les dirigeant à aller chercher les moyens de production là où ils sont le moins cher. Deuxièmement, la valeur des entreprises en bourse est de plus en plus immatérielle, alors quʼelle devrait financer les entreprises cʼest lʼinverse qui se produit. Les entreprises préfèrent cela plutôt que dʼinnover. Cette évolution est donc profondément anti-économique. Et enfin le mouvement de concentration des entreprises est de plus en plus intense mais cela ne les rendra pas nécessairement plus productives. [...]
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