Les passions et les intérêts est un livre d'Albert Otto Hirschman publié en 1977 par « Princeton University Press ». Princeton étant l'université américaine dans laquelle Hirschman enseignait à l'époque. Cet ouvrage a été publié dans l'hexagone par les Presses universitaires de France en 1980 et a été réédité deux fois depuis cette date. La 3e et dernière édition date de mars 2005.
Économiste de formation, Hirschman se concentre principalement sur le développement économique dans ses premiers écrits (exemple : The Strategy of Economic Development, 1958). C'est à partir des années 1970 que l'on voit apparaître toute la singularité de l'œuvre d'Hirschman. Tirant profit de sa trajectoire personnelle hors du commun, Hirschman diversifie son champ de compétence et s'impose comme un théoricien de l'économie, mais aussi de la sociologie, de l'histoire ou de la science politique. L'œuvre d'Hirschman se singularise donc par la pluralité de ses sources, mais également par le mode de recherche utilisé, ancrée dans une tradition philosophique et enracinée dans une conception pragmatique de la vérité et de la réalité. L'économie politique d'Hirschman se traduit donc par des impératifs d'actions qui doivent s'inspirer des leçons de l'Histoire.
"Les passions et les intérêts" est un bon exemple de l'économie politique d'Hirschman et fait partie de ses écrits qui symbolisent le virage pris par Hirschman dans les années 1970. Nous nous attacherons ici à identifier la thèse de l'auteur et à développer ses principaux axes de réflexion. Enfin, nous adopterons une démarche plus critique qui nous permettra d'élargir.
[...] Malgré la poursuite de l'intérêt économique, celui-ci restait sujet aux passions des hommes. Ces passions, oubliées de l'analyse depuis Smith, pouvaient cependant avoir des conséquences désastreuses. Au moment de la parution de son ouvrage, Hirschman invitait ses lecteurs à tirer les leçons de ces enseignements de l'Histoire. Il est probable qu'il tiendrait le même discours face aux méfaits de la crise économique actuelle. Bibliographie indicative Les passions et les intérêts : justifications politiques du capitalisme avant son apogée Hirschman, Albert O. [...]
[...] / 3e éd. / Presses Universitaires de France / impr. [...]
[...] Il considère que les folies gouvernementales vont entraver le bon fonctionnement de l'économie si aucune barrière n'est instaurée et prône donc un système dérégulé dominé par le naturalisme du marché. De plus, Hirschman nous montre que la bifurcation smithienne est en réalité double. En plus de l'autonomisation de l'économie, Smith revoit le couple intérêt/passion. Dans La théorie des sentiments moraux, Smith affirme que les individus agissent pour s'attirer la sympathie d'autrui. Dans son analyse, les passions sont dissociées de l'intérêt économique. Pourtant, dans La richesse des nations, Smith traite ces deux notions comme si elles étaient synonymes et marque la rupture avec les analyses des siècles précédents. [...]
[...] L'économie politique d'Hirschman se traduit donc par des impératifs d'actions qui doivent s'inspirer des leçons de l'Histoire. Les passions et les intérêts est un bon exemple de l'économie politique d'Hirschman et fait partie de ses écrits qui symbolisent le virage pris par Hirschman dans les années 1970. Nous nous attacherons ici à identifier la thèse de l'auteur et à développer ses principaux axes de réflexion. Enfin, nous adopterons une démarche plus critique qui nous permettra d'élargir. Thèse de l'auteur Les passions et les intérêts est un essai économique. [...]
[...] L'intérêt est censé participer de ce qu'il y a de meilleur en chacun des deux types [ ] Ainsi, l'hybride nouvellement découvert ne pâtit ni du pouvoir destructeur de la passion ni de l'impuissance de la raison (page 44). De plus, l'intérêt a vocation à stabiliser l'ordre social, car il présente des avantages de prévisibilité et de constance. En effet, tous les hommes suivent leurs intérêts, ce qui permet d'éviter l'irrégularité d'une société gouvernée par la fougue des passions. Enfin, l'intérêt comme théorie dominante amène une pacification des rapports sociaux : c'est le doux commerce de Montesquieu. [...]
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