Williamson, l'un des auteurs les plus cités aujourd'hui en économie des organisations, apparaît à la fois comme un auteur prolifique et controversé. Auteur de 5 livres et de plus de 169 articles, il a cherché à jeter les bases d'une théorie unifiée des organisations autour de la théorie des coûts de transaction (TCT).
Selon Williamson, au sein du paradigme néo-classique, qui considérait la firme comme une boîte noire, les synergies entre droit, économie et sciences des organisations sont moins importantes, dans le sens où le droit était au service de l'économie qui s'intéressait principalement à comprendre les mécanismes de formation des prix sur le marché. On assistait donc à une relation à sens unique qui n'accordait aucune attention aux mécanismes régulant la firme elle-même. La conséquence principale de cette situation réside dans le fait que les auteurs néoclassiques n'arrivaient pas à comprendre plusieurs phénomènes organisationnels en rapportant toujours une explication unique à ces phénomènes qui est le monopole.
[...] Or, l'analyse de ce point de rupture pour une transaction peut être complexe du fait de la difficulté à trouver la meilleure manière de garantir la bonne exécution de la transaction sans que les coûts des mécanismes de garantie ne deviennent prohibitifs en regard des gains liés à la transaction. Les points essentiels à étudier pour pouvoir effectuer un choix de structure de gouvernance sont de deux ordres : d'une part, les conséquences, toute chose égale par ailleurs, de la spécificité des actifs sur les coûts de transaction et, d'autre part, les conséquences de cette spécificité sur l'ensemble des coûts (transaction et production). [...]
[...] C'est ainsi qu'il affirme que l'environnement institutionnel est principalement traité comme une donnée. Plusieurs exemples relatés dans l'article comme les offres de franchises et les des restructurations de la distribution d'électricité en Californie renforces les hypothèses de l'auteur en avançant que les bonnes théories qui ne prennent pas en compte les contraintes institutionnelles sont vouées à l'échec. Impact sur la relation entre contrats et organisation économique Les concepts avancés par la TCT impliquent une revue de la relation entre droit, économie et organisation. [...]
[...] Il y a donc une interdépendance dynamique entre les différents éléments de l'analyse. Ainsi, la spécificité des actifs, que Williamson considère comme l'attribut de la transaction le plus important, en dynamique, deux aspects : l'augmentation du degré de spécificité peut être un gain en terme de coût de production mais aussi une source plus grande d'opportunisme des agents par les effets de dépendance qu'elle entraîne. À l'inverse, si Williamson insiste moins dans ses analyses sur le rôle des institutions, c'est parce qu'elles peuvent être considérées comme une donnée en raison de leur relative stabilité lorsqu'il s'agit de choisir une structure de gouvernance. [...]
[...] Comme chaque mode de gouvernance à ses avantages et ses inconvénients, le défi est de pouvoir définir précisément les attributs significatifs pour la description des structures de gouvernance et ensuite d'aligner les différents types de transaction avec les modes discrets de gouvernance d'une façon qui permette une économisation Ce concept d'alignement est central chez Williamson puisque de cette comparaison des coûts de la transaction selon les structures de gouvernance, découle l'analyse des frontières de la firme et les choix d'arbitrage entre les structures de gouvernance. Il convient de noter que cette recherche d'une minimisation des coûts de transaction ne doit pas se faire au détriment des tiers. Ainsi, un système de concessions exclusives de vente pourrait se faire à l'avantage de la concession et du concessionnaire mais au détriment du consommateur final. Autrement dit, une baisse des coûts conjoints de transaction et de production pourrait se réaliser aux dépens de l'augmentation du surplus du consommateur. [...]
[...] Les contrats prennent un rôle central pour garantir l'efficacité économique de l'organisation. Il s'agit ici d'une relation en double sens qui dépasse la notion du droit commun Conclusion Le principal apport de l'article consiste à considérer la firme comme une structure de gouvernance ce qui permet de redonner un nouveau sens aux relations entre droit, économie et organisation. Le droit contractuel devient un moyen pour contrer l'opportunisme des agents ce qui a un impact direct sur le choix du mode de gouvernance. [...]
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