Revenue au cœur des préoccupations par les acteurs de la vie sociale, l'entreprise a aussi été l'objet d'un ensemble d'interrogations majeures de la part des théoriciens de l'économie. En effet, tandis qu'elle retenait toujours plus l'attention, et qu'elle devenait un objet d'analyse de plus en plus serré, il fallut se rendre à l'évidence : la reine était nue… Dans la tradition dominante de l'économie, on continuait en effet, la plupart du temps, à n'avoir rien à dire, ou presque, sur l'entreprise. Dans les constructions savantes de l'équilibre général – référence essentielle de la théorie économique contemporaine, la firme est une «firme point » et une «firme automate». Posé le contexte. Ses réactions sont exactement prévisibles : elle est pensée comme un organe réflexe, plutôt que comme un acteur véritable, pesant sur le cours des choses. Dans les années 1980 la théorie a comblé ce retard.
Les présupposés du modèle néoclassique conduisent à donner à la firme une place limitée et une conceptualisation fort simple. L'analyse de la firme n'est qu'une composante de la théorie des prix et de l'allocation des ressources. A ce titre, il n'y a pas, dans le modèle néoclassique de base, de véritable théorie de la firme ayant un objet propre et spécifique. Cela est particulièrement vrai dans le modèle dominant, le modèle walrassien.
Le modèle walrassien :
La conceptualisation de la firme y dérive des caractères de ce modèle :
- La recherche des conditions de l'équilibre en situation de concurrence et d'information parfaite et pour un état donné des techniques ;
- L'hypothèse de rationalité parfaite des agents sous l'objectif, pour les firmes, de maximisation du profit ;
- La prééminence donnée à l'analyse de l'échange sur celle de la production.
[...] Robinson 1933 et surtout la théorie de la concurrence monopolistique de E. H. Robinson 1933 vont ainsi renouveler profondément la microéconomie des marchés et de la firme. Une dimension centrale de ces travaux a été de déplacer le centre d'intérêt de la théorie de l'équilibre des conditions de production et de distribution des biens vers l'étude du comportement et des interactions entre les producteurs. Il peut sembler que l'on se soit ainsi approché d'une représentation plus réaliste en reconnaissant à l'entreprise une marge d'action plus large : la capacité d'agir sur le prix, la possibilité de recourir à la différenciation des produits et aux politiques de ventes. [...]
[...] Trois points se détachent nettement. La firme est une organisation complexe. Cyert et March poussent ici beaucoup plus loin les apports initiaux de Berle et Means qui avaient introduit une première distinction fondamentale entre capitalistes propriétaires-actionnaires et managers dirigeants effectifs. Ils distinguent l'existence de groupes divers les commerçants, les financiers, les industriels . Eux-mêmes saisis dans des départements ou des divisions qui poursuivent chacun des objectifs propres de défense de leurs intérêts et de renforcement de leur pouvoir ou de leur prestige. [...]
[...] Strategy and Structure 1962, The Visible Hand 1977 et Scale and scope 1990 il présente une ample fresque du développement de l'entreprise industrielle, travail d'historien qui montre la réalité de la firme moderne à travers l'étude des conditions de sa constitution et de ses transformations. Le premier écrit, centré sur les transformations organisationnelles qui accompagnent la croissance de quelques grandes firmes aux Etats-Unis entre la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe, pose les thèmes fondamentaux de la pensée de A. [...]
[...] firme et coûts de transaction 1. Coase établissement de nouveaux fondements 1. Pourquoi la firme existe-t-elle ? Les coûts du système de prix A l'intérieur de la firme, la coordination est réalisée de manière consciente par l'autorité de l'entrepreneur. La firme et le marché constituent ainsi deux formes alternatives de coordination économique, la firme se caractérisant par une coordination administrative par la «hiérarchie Ainsi marque distinctive de la firme est la suppression du système de prix Coase The nature of the firm 1937. [...]
[...] Kessel, “Competition, Monopoly, and the Pursuit of Pecuniary Gains Aspects of Labor Economics soutiendront l'idée que l'objectif de la firme sera de rechercher la «satisfaction» des membres et des groupes qui la composent Simon. Information, incertitude et rationalité : les organisations sous l'hypothèse de rationalité limitée Il propose une révision radicale de l'analyse des comportements économiques avec la construction d'une nouvelle approche de la rationalité. H. Simon Rational Decision Making in Business Organisations American Economic Review pour lequel l'hypothèse d'un comportement de maximisation vaut en fonction de la pertinence des théories économiques qui en sont déduites et n'a pas à être testée en elle-même. [...]
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