Publié en 1969, Inflation et systèmes monétaires est un recueil de textes du professeur Milton Friedman, qui enseigne les sciences économiques à l'université de Chicago. Ce théoricien est le chef de file du courant monétariste qui tente à la fin des années 1960, alors que l'hégémonie des thèses keynésiennes est encore très forte, de réhabiliter la théorie quantitative de la monnaie. C'est tout le sens de cet ouvrage, dans lequel Friedman accorde une large place à l'étude de l'inflation. Pour lui l'inflation est avant tout un phénomène monétaire. Il expose dans les deux dernières parties de l'ouvrage ses conceptions à propos de la direction monétaire et du système monétaire international(SMI).
La réhabilitation de la théorie quantitative de la monnaie étant l'aspect le pus important des thèses friedmaniennes développées dans cet ouvrage, on s'attachera davantage à la première partie du livre tant au niveau de sa présentation que de sa discussion.
[...] " une troisième raison( . ) tient aux erreurs commises par les banques centrales. " M.Friedman n'accorde pas une confiance illimitée aux autorités monétaires, quel que soit leur degré d'indépendance vis à vis du pouvoir politique (cf B La direction monétaire selon Friedman.), aussi conclut-il à la nécessité d'une croissance limitée et programmée de la masse monétaire. Considérant que " l'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire, qu'elle n'est pas inévitable en période de développement et que, dans des conditions normales, l'inflation peut difficilement promouvoir le développement, même si ce peut être une panacée provisoire Friedman estime que la régulation sur le long terme de la masse monétaire est la clef de la stabilité économique. [...]
[...] " L'inflation se crée à Washington, par la faute du gouvernement Friedman avance trois raisons pour expliquer le fait qu'il augmente la quantité de monnaie plus vite que la production. " La première qui a prévalu pendant des siècles, consiste à dire que le gouvernement se trouve dans l'obligation d'augmenter ses dépenses alors qu'il n'est pas en mesure d'augmenter officiellement les impôts. Il est par conséquent amené à appliquer une forme d'imposition indirecte, à travers l'inflation. " L'Etat, n'ayant pas la volonté ou la possibilité d'arbitrer entre les différentes dépenses, recourt à un financement monétaire du déficit pour éviter une hausse des impôts. [...]
[...] Toutefois il semble exagéré de limiter l'inflation à un phénomène strictement monétaire et de rendre les questions monétaires indépendantes des questions de l'emploi. Les théories de Friedman ont conduit à la maîtrise de l'inflation dans la plupart des PDEM, mais si les maux d'une hyper-inflation sont reconnus par tous il convient cependant de s'interroger sur les excès éventuels d'une lutte trop sévère contre l'inflation et de l'objectif de l'inflation zéro, en effet la recherche d'un trop bas niveau d'inflation risque par une pression excessive sur les agents économiques d'entraîner une chute dans la déflation synonyme de chute de l'activité et de l'emploi. [...]
[...] C La conception friedmanienne du SMI :pour un SMI de changes flottants Le libéralisme profond de Milton Friedman le conduit à préconiser la mise en place de changes flottants. La flexibilité des prix vivement souhaitable au niveau local l'est aussi au niveau international, et est de nature à favoriser le libre échange. L'existence d'un SMI de changes fixes au moment où il écrit ce texte, pousse l'auteur à critiquer le mécanisme d'ajustement par les réserves de changes et souhaiter l'instauration d'un véritable mécanisme d'ajustement, c'est à dire celui des changes flottants. [...]
[...] Ces derniers radicalisent les thèses monétaristes grâce à la théorie de anticipations rationnelles. Alors que Friedman admet l'existence d'une période transitoire au cours de laquelle la création monétaire peut stimuler l'emploi, pour les nouveaux classiques cette période n'existe pas(sauf si la politique monétaire est totalement imprévisible, cad erratique.). En effet à l'hypothèse des anticipations adaptatives(qui faisait que dans la longue période les agents se rendaient compte de la hausse des prix et demandaient des hausses de salaires, ce qui faisait monter les prix - l'hyper-inflation finissant par supplanter l'effet stimulant du départ.) ils substituent celle des anticipations rationnelles, selon laquelle les individus utilisent au mieux toute l'information disponible pour établir leurs prévisions à l'aide d'un raisonnement cohérent. [...]
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