John Kenneth Galbraith, économiste américain né en 1908 et mort en 2006, est l'auteur de très nombreux ouvrages parmi lesquels "L'ère de l'opulence" (1961) ou encore "Le Nouvel État industriel" (1967) dans lesquels il s'est attaché notamment à décrire l'avenir des sociétés industrielles et le fonctionnement de nos économies. Dans "Les mensonges de l'économie", il montre l'existence d'un décalage entre ce qu'il appelle la « sagesse conventionnelle », c'est-à-dire les idées admises, et la réalité.
[...] Il n'a d'ailleurs pas occupé une position marginale dans le monde universitaire américain et fit carrière à Harvard comme nous l'avons vu précédemment. Galbraith a simplement une vision différente de l'économie politique. Dans Les mensonges de l'économie, on retrouve donc sa vision de l'économie politique, qu'il ne faut pas selon lui considérer comme une discipline non politique. Dans un autre de ses écrits Chroniques d'un libéral impénitent, à la page 352 il précise qu'en éludant le pouvoir, en faisant de l'économie une discipline non politique, la théorie néoclassique détruit la relation de l'économie au monde réel. [...]
[...] Pourtant, on rechigne à appeler les membres de cette organisation des bureaucrates, car le terme est connoté péjorativement et généralement associé à l'Etat. Voilà pourquoi un nouveau nom plus moderne a été trouvé, celui de management il désigne finalement la même chose que celui de bureaucratie, mais le terme de management parait plus dynamique. Galbraith explique qu'il s'agit donc aussi d'un mensonge, même si celui est assez innocent. Le monde de l'entreprise est donc finalement soumis lui aussi à deux mensonges, celui d'un simulacre de puissance pour les propriétaires et celui de la direction de l'entreprise par un seul PDG. [...]
[...] Il consacra ses premiers travaux aux questions agricoles et, alors qu'il était assistant d'économie à Harvard en 1934, il collabora avec John D. Black, un économiste ayant joué un rôle majeur dans l'élaboration de la politique agricole du New Deal. Il occupa à de très nombreuses reprises des fonctions publiques et politiques, menant par exemple des enquêtes pour le gouvernement sur les expériences d'emploi et de financement public dans les grands chantiers d'Etat ou occupant le poste de ministre de l'Agriculture en 1934 pour le gouvernement Roosevelt. [...]
[...] Aux Etats-Unis, il était aussi associé aux monopoles abusifs de grandes entreprises comme celles de Rockefeller sur l'approvisionnement en pétrole au début du 20e siècle. On décida donc de recourir à un nouveau terme, économie de marché. Mais le problème est que cette expression relève finalement elle aussi d'un mensonge, car l'expression marché sous-entend souveraineté du consommateur, et Galbraith s'attache à démontrer dans l'ouvrage qu'il n'en est rien et que ce sont les entreprises qui détiennent le pouvoir et dominent l'économie. Le mensonge de la souveraineté économique du consommateur est d'ailleurs lui aussi largement relayé dans l'enseignement de l'économie. [...]
[...] Il doit être clair pour chacun qu'une bonne gestion des entreprises et une réglementation efficace vont dans le sens de l'intérêt public Ce constat amène donc à se poser la question de la propriété du pouvoir au sein de ces entreprises, étant donné leur rôle dominant dans l'économie, il est important de savoir qui les dirige vraiment. Là encore, l'auteur veut mettre fin à un mythe largement répandu dans l'économie, celui du propriétaire qui possède l'autorité et des conseils d'administration tout puissants. Les actionnaires ne jouent qu'un rôle secondaire dans l'entreprise, ils sont en réalité là pour approuver et donner un semblant de légitimité aux décisions de la direction. [...]
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