Economiste classique, journaliste et industriel français né en 1767 et mort en 1832 et issu
d'une famille de négociants nîmois, Jean Baptiste SAY apparaît comme l'un des grands noms
de l'économie classique. Il adopte les idées libérales et notamment celles d'Adam SMITH
lors d'un voyage en Grande Bretagne alors en pleine Révolution Industrielle.
En 1803, il publie son oeuvre la plus connue, "Traité d'économie politique". Napoléon
Bonaparte lui demanda d'en réécrire certaines parties afin de mettre en avant l'économie de
guerre basée sur le protectionnisme et les régulations. Le refus de Say l'empêche de publier
une seconde édition du traité, et il fut révoqué du Tribunat en 1804, après avoir passé quatre
années à la tête de la section financière.
Il se forma ensuite au métier de la filature à l'école du Conservatoire des Arts et Métiers et
monte une filature de coton qui fut sans doute à l'époque l'une des plus puissantes du nord
parisien. Say quitte le monde des affaires en 1812 sans réellement avoir fait fortune. Il fut un
entrepreneur plutôt clairvoyant et autoritaire, mais non un homme d'affaires redoutable. Cette
expérience amena l'économiste à repenser certaines approches théoriques de son Traité.
Jean-Baptiste Say continue toutefois dans le monde industriel en ouvrant dès 1812 à
Nantes la sucrerie Say, future partie de Beghin-Say.
Il fut nommé, en 1819, professeur à la chaire d'économie industrielle au Conservatoire
national des Arts et Métiers ainsi qu'au Collège de France, où il occupe la première chaire
d'économie.
Dans l'un de ses cours, Say revient sur sa « loi des débouchés » (dite « loi de Say ») en
l'expliquant, recourant aux thèses de ses détracteurs pour mieux les contredire. L'économiste
français adopte une démarche didactique et très structurée, s'adaptant à son auditoire
d'étudiants. Il définit les concepts importants qui entrent en jeu dans sa loi et explique sa
théorie, prend en compte les thèses adverses pour mieux les contredire et s'attache à étudier
les limites possibles de la production. Enfin, il conclut en se déclarant héritier des idées de
Smith, en utilisant l'exemple de la Grande Bretagne et en reprenant les extrait d'une lettre que
Sismondi lui a adressée. Aussi, nous pouvons nous intéresser à la façon dont Say défend ses
idées face à son auditoire.
Ainsi, il convient de montrer comment Jean Baptiste Say défend sa « loi des débouchés »,
en suivant cette démarche didactique : dans un premier temps il nous faut expliquer la loi de
Say, puis montrer comment l'économiste utilise sa théorie pour contredire ses adversaires.
[...] Toutefois, l'économiste lie la valeur à l'utilité et non au travail nécessaire pour produire un bien .Say explique que si un produit ne coûtait rien, tout le monde le demanderait. En effet, personne ne négligerait une occasion de satisfaire gratuitement ses désirs. Dans untel cas, les débouchés sont alors immenses. Ceux-ci ne sont limités que par le fait que les hommes doivent payer pour acquérir un bien. Ainsi, ce n'est pas la volonté de se procurer un produit qui fait défaut, mais ce sont les moyens de se le procurer. Ce moyen est l'argent. Mais il faut avoir acquis cet argent par la vente d'un autre produit. [...]
[...] Il peut y avoir surabondance d'un produit, mais un progrès dans la société peut permettre de rendre le bien rare. Il prend l'exemple d'un secteur qu'il connaît : la manufacture. Si la manufacture de papier de Pennsylvanie s'était développée dans un pays désert, couvert de verdure, aucun débouché ne se serait crée. Mais si elle se développe à coté de paysans, de producteurs qui prospèrent, alors les produits pourront s'échanger contre d'autres produits. La surabondance dépend donc du contexte et des besoins de l'époque. [...]
[...] Jean-Baptiste Say adopte dans ce texte une démarche didactique, visant à défendre sa loi des débouchés face aux nombreuses critiques. Sa leçon est construite. Il définit clairement les termes du sujet, développe en recourant à des exemples pertinents et conclut en montrant que ses adversaires se trompent. Contrairement à d'autres économistes comme Adam Smith, Say répète souvent l'énoncé de sa loi, sans jamais devenir confus. Toutefois, le fait qu'il reprenne à son compte les contre thèses de ses détracteurs traduit toute la complexité d'une loi qui peut sembler bien simple. [...]
[...] Say (1828- 1829), Textes choisis, Dalloz pp. 210- 225 J.B. SAY ( - 182 pp - 225) Textes choisis, Da l loz, Economiste classique, journaliste et industriel français né en 1767 et mort en 1832 et issu d'une famille de négociants nîmois, Jean Baptiste SAY apparaît comme l'un des grands noms de l'économie classique. Il adopte les idées libérales et notamment celles d'Adam SMITH lors d'un voyage en Grande Bretagne alors en pleine Révolution Industrielle. En 1803, il publie son œuvre la plus connue, "Traité d'économie politique". [...]
[...] Selon sa théorie, cette situation est inconcevable puisque des débouchés existent toujours. Sa première question rhétorique consiste à se demander si tous les produits peuvent surabonde en même temps. Selon Say, nous nous focalisons sur la surabondance de certains produits, en occultant d'autres produits qui peuvent être cherchés sans être aperçus Aussi, il ne s'agit pas d'une véritable surabondance, puisqu'il suffit de trouver ces produits rares. Au début du 19ème siècle, le tissu surabondait, alors que la viande et le blé deviennent des produits rares et très chers. [...]
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