François Rachline : "D’où vient l’argent ?"

Résumé du document

L'argent, qu'on le définisse comme un métal précieux servant de monnaie d'échange ou au sens commun comme l'ensemble des moyens de paiement utilisés lors des échanges a toujours suscité et suscite encore beaucoup de débats dans nos sociétés. Il s'agit le plus souvent de questionner sa répartition mais trop rarement son origine, d'où l'interrogation de l'auteur : D'où vient l'argent ?

De tout temps il est apparu que le trésor monétaire était indispensable au fonctionnement social. Le despote archaïque autant que le chef primitif, le seigneur féodal ou le capitaliste contemporain, ont en commun non pas le fait de posséder des ressources monétaires, mais de les contrôler et de prémunir la société contre les pénuries, ce qui fait d'eux des éléments clés de l'organisation sociale.
Il faut pouvoir suivre le développement de l'activité économique, la disponibilité du numéraire ne doit plus conditionner le volume des échanges. Pour mettre en place une économie de production, on va développer le crédit et faire d'un symbole du métal, de la monnaie. La question reste toujours celle d'une correspondance entre le volume de créances en circulation et le stock monétaire disponible. Le défi est alors d'aller plus loin dans la dématérialisation.

Extraits

[...] Il s'agit le plus souvent de questionner sa répartition, mais trop rarement son origine, d'où l'interrogation de l'auteur : D'où vient l'argent ? De tout temps il est apparu que le trésor monétaire était indispensable au fonctionnement social. Le despote archaïque autant que le chef primitif, le seigneur féodal ou le capitaliste contemporain ont en commun non pas le fait de posséder des ressources monétaires, mais de les contrôler et de prémunir la société contre les pénuries, ce qui fait d'eux des éléments clés de l'organisation sociale. [...]

[...] Aussi comment éviter ces pénuries qui provoqueraient des tensions menaçantes pour l'ordre établi ? La solution longtemps privilégiée a été de prendre à autrui en organisant pillages, croisades, guerres, esclavage pour grossir temporairement le stock monétaire. Jouissant du monopole légal de la violence légitime (Weber), les États imposaient également des taxes intérieures. Mais en combinant l'effet des actions extérieures et intérieures, ils ne faisaient qu'augmenter un volume constant de monnaie, mais ne permettaient en aucun cas le développement de l'activité économique. [...]

[...] Ce nouveau mécanisme ouvre donc la voie à une forme d'abondance monétaire dont il faudrait se méfier. Les méfaits sociaux de cette dernière que dessinent Aristophane à travers ses deux Dieux l'Argent et la Dèche ou Voltaire dans son Candide s'ajoutent aux inquiétudes exprimées par des économistes monétaristes pour la plupart redoutant l'inflation due à une augmentation du pouvoir d'achat qui ne s'accompagnerait pas d'une hausse de la production. Il faut en outre considérer le besoin d'adapter les politiques monétaires à la nouvelle interdépendance des économies sans quoi un pays agissant indépendamment pourrait sombrer dans la crise. [...]

[...] Alors, pourquoi ne pas se servir de l'arme incroyable qu'est la création ex-nihilo et du modèle institutionnel qui la régule pour servir de grands enjeux ? Selon F. Rachline il faut en effet reprendre ces principes pour que le capitalisme déclare la guerre à ce qui le menace le plus, la misère. Il s'agirait donc de créer une Banque Centrale Mondiale BCM qui procurerait aux différentes régions du monde les moyens nécessaires à l'exploitation de leur potentiel et différente du FMI en ce sens qu'elle serait totalement indépendante de ses mandataires. [...]

[...] On échange des créances bien que le seul argent en lequel on ait véritablement confiance reste les espèces sonnantes et trébuchantes comme le souligne l'auteur. Ainsi, les tentatives de s'affranchir réellement du métal se soldent par des crises comme à Amsterdam au milieu du 17e ou à Paris au 18e avec le cas de la Banque générale de Law. La question reste toujours celle d'une correspondance entre le volume de créances en circulation et le stock monétaire disponible. Le défi est alors d'aller plus loin dans la dématérialisation. [...]