L'économie (se) raconte-t-elle des histoires, Croyances et rationalités en économie 2018, Regards croisés sur l'économie n22, Jean Tirol, homo-oeconomicus, enjeux économiques contemporains, théorie du nudge, Pascal Bressous, économie expérimentale, fiche de lecture
Dans une tribune au Monde du 5 octobre 2018, l'économiste, prix Nobel 2014 Jean Tirol, estime que le modèle théorique qui a dominé la science économique au XXe siècle est dépassé. Il affirme que "l'homo-oeconomicus a vécu" et défend une plus grande transversalité avec les sciences sociales qui permettrait de mieux cerner les enjeux économiques contemporains en revenant notamment sur les modèles de rationalité des individus.
[...] La logique des techniques employée et de ses biais pose aussi problème dans le domaine financier, où les méthodes d'évaluation des entreprises sont nombreuses et potentiellement concurrentes selon Horacio Ortiz ; ce qui peut finir par créer des signaux contradictoires sur le marché financier et le fragiliser. En plus de la diversité des logiques d'évaluation on peut s'interroger sur la diversité des logiques d'action dans lesquelles les agents sont pris, comme le montre l'exemple des comportements d'épargne dans les pays en développement, présenté par Isabelle Guérin. Ces premières réflexions font échos à celles de Max Weber et Marcel Mauss qui ont chacun révélé l'importance des valeurs dans la rationalité des décisions économiques des agents (encadrés d'Edouard Mien et de Gaspard Bianquis). [...]
[...] Il se dégage alors le sentiment que les apports théoriques d'une telle modélisation, certes simplifiée, mais parfois féconde sur le plan heuristique, sont niés. L'hypothèse d'un individu parfaitement rationnel est l'un des fondements de la microéconomie et a permis la compréhension de plusieurs concepts tels que les effets de seuils, les coûts d'opportunité, les arbitrages, les frontières de possibilité de production ou les courbes d'indifférences par exemple. S'il est vrai que ces concepts ont été reformulés et repensés à la lumière des nouvelles approches détaillées tout au long de l'ouvrage, il est dommage de laisser sous-entendre que les économistes adoptant une approche de l'individu comme rationnel ne savent pas ce qu'ils font. [...]
[...] Il réussit ce défi en allant la réflexion purement théorique jusqu'à l'exploration du cas concret en passant par les rappelles des auteurs classiques et les entretiens avec les chercheurs contemporains. S'il ne peut évidemment pas à aborder tous les aspects de cette large thématique que sont la rationalité et la croyance en économie, l'ouvrage collectif réussit, néanmoins, à donner les outils et pistes nécessaires à l'exploration détaillée des questions abordées. Herbet Simon, Administrative behavior. A study of decision-making process in administrative organization. New York, MacMillan Ronald Coase, « How should economists choose? [...]
[...] Ensuite, deux exemples particuliers dans lesquelles la culture, les valeurs et les croyances des agents donnent lieu à des comportements économiques distincts de ceux que nous observons dans les pays occidentaux sont analysés. il s'agit de la Chine et de son développement spectaculaire dans les dernières décennies, avec Michel Aglietta, et la finance islamique, avec Michel Ruimy. En s'appuyant sur d'autres principes, sur d'autres normes et d'autres valeurs, ces exemples semblent échapper quelque peu à la compréhension des modèles économiques contemporains. [...]
[...] Selon la sociologue leurs pratiques monétaires ne peuvent se comprendre qu'en tenant compte du fait que leurs ressources sont multiples et que le réseau social auquel peuvent donner accès des dépenses au premier égard perçues comme irrationnelles est en réalité bien plus nécessaire que l'épargne. II. Les fondements axiologiques des actions économiques et les croyances qui les engendrent La deuxième partie se penche sur les fondements axiologiques des actions économiques et sur les croyances qui les engendrent. Pour cela l'ouvrage commence par étudier le comportement des agents financiers, souvent pris comme agent type de l'homo-oeconomicus par les économistes, pour voir avec Yamina Tadjeddine qu'ils sont avant tout des êtres sociaux, influencés par leurs représentations sociales et les réseaux dans lesquels ils évoluent. [...]
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