"L'Argent", John Kenneth Galbraith

Résumé du document

On retrouve tout au long du texte cette idée de « cycles d'euphorie et de paniques » (p:42) qui marquent perpétuellement l'histoire de l'argent. Galbraith développe ce principe au chapitre VIII en le comparant aux vagues de la mer : « Les prix et la production augmentaient graduellement, puis plus vite, atteignaient un maximum puis retombaient » (p:161-162). Tout cycle économique se caractérise donc ainsi : expansion de l'activité économique, spéculation, montée des prix, boom, dépression. Cette dernière étape trouve son apogée dans la ruée du public dans les banques où il réclame son argent entraînant ainsi faillites, dévaluation, etc. Pourquoi un tel phénomène se reproduit-il constamment ?

Extraits

[...] Il évoque la même anecdote à son sujet p:419 : se référant à un commentaire de l'auteur de ce livre qui s'inquiétait de ce que la domination du marché par les grandes compagnies et les syndicats mettrait en échec la politique monétaire ( ) le Président [Nixon] faisait remarquer que ce genre de politique avait la faveur des seuls ‘extrémistes de gauche' et plus loin quelque jours plus tard( ) le spectre de l'extrémisme disparut soudain ; et le principe s'effaça devant les nécessités implacables de la politique Ainsi selon Galbraith, Keynes comme lui-même ont été victime de leur réputation sans toutefois empêcher qu'on se serve de leurs idées. Il est intéressant de noter que l'ambiguïté de la pensée de Galbraith se retrouve dans les références qu'il utilise. [...]

[...] Une vie vouée a l'économie ÉLEMENTS BIOGRAPHIQUES La fibre sociale de John Kenneth Galbraith lui vient sans doute de son éducation : ses parents étaient fermiers et membres actifs de l'organisation des Fermiers Unis de l'Ontario dans les années 20. Après s'être d'abord consacré à l'agriculture, il entreprend une longue carrière économique : directeur de l'Office du contrôle économique du Département d'Etat en 1946, professeur d'économie politique à Harvard en 1949 Mais ce sont surtout ses innombrables écrits, une quarantaine de livres et plus d'un millier d'articles, qui témoignent de sa réflexion permanente sur l'économie. [...]

[...] Il est également le père de l'expression conventional wisdom désormais couramment employée dans les pays anglo-saxons. Enfin les nombreuses récompenses qu'il a reçues et les hauts postes qu'il a occupés en font un économiste reconnu et respecté. III- Appréciations personnelles Une lecture facile et divertissante Le style de Galbraith est très éloigné de celui des économistes classiques trop souvent fastidieux : il n'hésite pas à dire ce qu'il pense et le fait sans détour avec généralement beaucoup d'humour et d'ironie. [...]

[...] Ainsi, s'il n'a pas toujours été acclamé par les économistes de sa génération, Galbraith fut bien un auteur à succès. UN CONTEXTE INFLUENT Né en 1908 et mort en 2006, Galbraith a connu toutes les guerres qui ont marqué les Etats-Unis, qu'il s'agisse des deux guerres mondiales, de la guerre du Vietnam ou encore de la guerre du Golfe ce qui a sans doute influencé sa pensée, notamment en ce qui concerne le lien de cause à effet entre état de guerre et cycle économique (cf. [...]

[...] Ses principales victimes sont les directeurs de banques américaines et certains présidents des Etats-Unis : ainsi p:120 : En 1819, William Jones, dont l'intelligence était discutable mais dont les erreurs de jugement ne l'étaient absolument pas, fut remplacé à la tête de la banque ( ) ou encore p:249 Il ne fait aucun doute qu'en 1925, Churchill et son éloquence furent une calamité On comprend que certains aient été choqués par ses discours . Mais peu convaincante Si le style utilisé dans l'Argent en facilite la lecture, on ne peut s'empêcher de rejoindre les critiques déjà faites à son auteur : l'anticonformisme omniprésent finit par laisser croire qu'il s'agit plus d'un traité de propagande antilibéral que d'une véritable réflexion sur l'histoire de l'argent. Cette impression est renforcée par le style lui- même, trop engagé pour un livre d'histoire et pas assez analytique pour un ouvrage théorique. [...]