Taylor, enjeux, construction, taux d'intérêt
La règle de Taylor est une règle de conduite pragmatique selon laquelle le taux d'intérêt devrait être modulé par les autorités monétaires à un niveau égal au taux d'intérêt d'équilibre (lequel dépend de la croissance potentielle), plus un pourcentage de l'écart d'inflation (l'inflation effective moins l'inflation visée), plus un pourcentage de l'écart de croissance ou output gap.
[...] Elle représente en outre la fonction de réaction de la banque centrale. Son équation se présente généralement sous la forme suivante : Avec : it le taux d'intérêt nominal à l'instant t et fixé par la Banque centrale est un taux d'intérêt neutre, πt l'écart entre l'inflation observée et l'inflation ciblée par la BC yt - , l'écart entre la production observé et la production potentielle. Les coefficients et ay sont déterminés économétriquement par les économistes des banques centrales, pour la zone monétaire concernée ; l'équation de Taylor permet alors de calculer la valeur optimale à fixer pour le principal taux directeur de la banque centrale, ce dernier ayant une grande influence sur les taux d'intérêt de la zone économique. [...]
[...] Dans ce cas, la règle de Taylor aide à mettre en balance ces différentes considérations pour fixer le taux d'intérêt. Taylor suggère que les banques centrales doivent augmenter le taux d'intérêt nominal de plus d'un point pour chaque augmentation d'un point de l'inflation. L'output gap qui sert à la construction de la règle de Taylor désigne l'écart de production, où déficit de la croissance effective par rapport à la croissance potentielle. Un output gap important est un signe de capacités inemployées dans l'économie, et modère donc (toutes choses égales par ailleurs) l'inflation. [...]
[...] Selon la règle de Taylor, ce sont les objectifs d'inflation et de croissance qui guide l'évolution du taux directeur. Lorsque l'inflation est supérieure à l'objectif visé, on assiste à une hausse des taux directeurs. De façon similaire, lorsque la production dépasse son niveau soutenable, une hausse des taux directeurs est effectué afin d'éviter une surchauffe de l'économie qui engendrerait de l'inflation. Si la production se situe au dessous de la production potentielle, la Banque Centrale abaisse son taux directeur afin de soutenir l'activité. [...]
[...] La règle de Taylor fait intervenir trois variables : le taux d'intérêt réel d'équilibre, le gap d'inflation et le gap de production. Nous constatons alors aisément qu'elle correspond alors à une règle de politique monétaire reliant mécaniquement le niveau du taux d'intérêt à très court terme contrôlé par la banque centrale à l'inflation et à l'écart de production. Son Utilité En 1993, Taylor reproduit le comportement des taux d'intérêt américains pendant les années 1980 à l'aide d'une règle simple, comprenant deux cibles : une cible d'inflation et une cible d'activité. [...]
[...] La règle de Taylor, en tenant compte de l'inflation effective et de l'activité, permet de réconcilier les objectifs de court et de moyen terme des banques centrales. En effet, les tensions inflationnistes de court terme naissent de l'inadéquation entre la demande et l'offre potentielle. Il n'est donc pas paradoxal qu'une banque centrale ciblant l'inflation intègre aussi les variations de l'écart de production dans sa fonction de réaction. Le taux de Taylor peut alors être interprété comme un taux d'intérêt permettant au PIB et à l'inflation de retrouver leur valeur cible. [...]
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