L'hétérodoxie économique ne saurait se définir sans l'orthodoxie économique. L'étude de l'étymologie des deux notions nous en révèle les premiers aspects. En effet, orthodoxie vient de « doxa », c'est-à-dire l'opinion et de « ortho », la pensée droite. C'est donc la pensée admise, dominante au sein d'un groupe. Au contraire, hétérodoxie vient de « hétéro », l'autre. L'hétérodoxe est ainsi celui qui aura une pensée autre que celle de la majorité.
Il y a toujours eu des gens qui pensaient différemment, cependant en économie, toutes les hétérodoxes ont ce point commun qu'ils ne voient pas en l'économie la science du plus grand profit au moindre coût. On peut ainsi se demander quel rôle a joué et joue encore l'hétérodoxie dans la pensée économique.
[...] L'hétérodoxie la plus marquante de cette époque est celle qu'opposera John Maynard Keynes (1883 1945). Il va ainsi avoir une vision holistique à l'inverse de l'individualisme méthodologique des néoclassiques. Pour lui l'économie à sa logique propre et n'est pas le total des comportements économiques. Il développe une nouvelle théorie de la monnaie, ce qui est une vraie révolution. Pour lui, il n'y a pas de distinction entre la sphère économique réelle et la sphère monétaire. La neutralité de la monnaie n'existe pas, et le niveau des prix joue sur l'activité réelle. [...]
[...] Les classiques vont complètement dominer la pensée économique du XIXe siècle. Adam Smith est d'ailleurs à ce propos souvent considéré, à tort ou à raison, comme le créateur de l'orthodoxie moderne, car sa pensée va entrainer l'apparition de nombreux courants hétérodoxes. Les classiques vont s'affirmer en créant une communauté scientifique à travers des chaires d'économie politique ou des revues et sociétés. Ils vont dominer la pensée économique avec le libéralisme politique et de grands concepts comme le laisser-faire ou le libre-échange. [...]
[...] Le plus grand représentant est Granovetter qui revendique la nécessité d'institutions pour encadrer les relations de marché afin de limiter l'opportunisme de l'Homme. -L'école de la Régulation : pense que le capitalisme s'adapte et survit en changeant de forme. Il existerait donc plusieurs formes de capitalisme. Ses principaux représentants sont : Michel Aglietta et Robert Boyer. -L'école des Conventions : proche de l'école de la Régulation, elle a pour préoccupation de lier économique et sociale. Pour eux comme pour beaucoup d'hétérodoxes, il est impossible de découvrir des lois universelles dans les sciences sociales. [...]
[...] Ensuite, la puissance de l'orthodoxie est telle qu'elle parvient à transformer ses défaites en victoire. Elle ne rejette pas les thèses hétérodoxes et s'applique au contraire à récupérer celles qui ne s'attaquent pas à ses fondements. Les hétérodoxies sont donc communément présentées comme des idées dépendant du modèle dominant. - La pensée économique est traversée par divers courants et cela au sein même des orthodoxes et/ou hétérodoxes. Les critiques de l'orthodoxie sont donc très hétérogènes, et il y a parfois désaccord entre hétérodoxes. [...]
[...] Cette pensée sera reprise par les physiocrates, dont l'influence sera capitale puisqu'ils seront les premiers à créer une véritable école de pensée en concevant de manière quasiment dogmatique des lois économiques naturelles desquelles résultera la notion du laisser-faire. On appelle même Quesnay le Newton de l'économie ! En érigeant des lois économiques qu'ils disent naturelles et universelles, les orthodoxes tiennent pour vérité une science économique qu'ils veulent neutre et détachée d'une quelconque idéologie. C'est en réaction à cette hégémonie scientifique que va s'ériger tout au long de l'histoire de la pensée économique des contre-courants minoritaires, qui vont former la pensée hétérodoxe. Lois naturelles et laisser-faire sont donc à l'origine de l'hétérodoxie. [...]
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