Conventions selon David Lewis et Keynes

Thèmes abordés

Keynes, David Lawis, conventions

Résumé du document

La notion de convention est opposée à celle du contrat qui est une relation bilatérale entre deux individus, alors que la convention implique un grand nombre d'agents, voire d'une société tout entière. Une convention peut soit résulter d'un règle écrite, soit résulter des croyances des individus, qui sont soient explicites (feux de circulation), soient implicites (règles de politesse). La croyance des individus va donc prescrire des comportements mais de manière plus informelle que les contrats. En ce sens, une Convention désigne un mode de coordination informel entre les agents

Extraits

[...] Ces situations où on utilise des conventions sont des situations de rationalité limitée. C'est parce qu'on ne sait pas ce que les autres vont faire qu'on a besoin d'une convention pour se coordonner avec autrui. La convention va ainsi prescrire des comportements en fonction des circonstances, afin de permettre de répondre à la rationalité limitée des agents, et de coordonner l'action des agents. Il existe 2 grands domaines d'application de la notion de convention : les systèmes financiers et les relations de travail. [...]

[...] La convention selon D. Lewis David Lewis, mathématicien et philosophe suit les cours d'un théoricien des jeux (Thomas Schelling). Il va s'intéresser à ces modes de coordination et reprendre la notion de Common Knowledge comme dans le concours de beauté de Keynes, c'est-à-dire le savoir commun que les agents suivent parce que les autres agents le suivent. D'après Lewis, les règles qui existent sont contraignantes, sans genèse intentionnelle et sans sanction officielle. D'où sa définition d'une convention, une régularité R de l'action ou croyance est une convention au sein d'un groupe G placé dans une situation récurrente S si et seulement si à l'intérieur de ce groupe, les 6 conditions sont vérifiées ou presque vérifiées Tout le monde ou presque se conforme à R Tout le monde anticipe ou croit que les autres vont se conformer à R Cette croyance que les autres se conforment à R donne à chacun une bonne et décisive raison de se conformer lui-même à R Chacun préfère une conformité générale à plutôt qu'une conformité légèrement moindre que générale R n'est pas la seule régularité possible qui satisfasse aux 2 dernières conditions : il existe au moins une autre régularité R' qui satisfasse à ces mêmes conditions Les faits énumérés dans les conditions 1 à 5 sont l'objet d'un Common knowledge (connaissance commune), c'est à dire que tout le monde connaît ces conditions et tout le monde sait que les autres connaissent les conditions de 1 à 5. [...]

[...] La croyance des individus va donc prescrire des comportements mais de manière plus informelle que les contrats. En ce sens, une Convention désigne un mode de coordination informel entre les agents. La convention selon David Hume Durant le 18ème siècle, le philosophe David Hume propose une définition du terme convention dans l'Apologue des rameurs Ainsi, pour que le canoë avance, il doit y avoir coordination des rameurs. Les rameurs finissent par ramer au même rythme sans se concerter et sans avoir passé de contrat explicite sur les conditions de cette coordination. [...]