Biens non marchands, Marcel Hénaff, sphère non marchande, sphère du don, outil monétaire, lois du marché
Un bien est une chose, un produit matériel voire immatériel souvent associé à l'idée de possession, de propriété. La sphère du marché borne son espace/action au rapport marchand qui caractérise l'échange de biens entre des partenaires. Dès lors, on pourrait définir les biens non marchands tels que des biens qui par nature ne peuvent pas s'échanger sur des marchés et qui ne possèdent pas de valeur marchande. Il s'agit à la fois des biens dont la valeur est difficilement évaluable et des biens dont la traduction monétaire de la valeur est complexe. Si bien que Marcel Hénaff parle de biens sans prix ou hors-prix. Ainsi, par exemple, l'œuvre d'art, par sa définition, devrait faire partie de ces choses qui n'ont pas de prix
[...] Existe-t-il réellement des biens exclus du champ économique ? Preuve est faite certains biens non marchands peuvent être échangés, en contournant les règles légales et techniques des échanges. Ainsi, des marchés noirs peuvent abriter des échanges illégaux comme en témoigne l'essor des trafics d'organes, le cas de la prostitution forcée (traite de femmes), ou encore exploitation d'enfants pour le travail en Asie. Ainsi, malgré les nombreuses préoccupations éthiques et les limites juridiques et philosophiques posées par l'Homme : peut-on encore prétendre à la dimension non marchande d'un bien ? [...]
[...] Il a rendu possible une distance maximale entre ces deux entités. Cette indépendance vis-à-vis des personnes se réalise en même temps vis-à-vis des choses. Simmel considère la constitution et les pouvoirs formels qu'à l'outil monétaire sur la relation sociale avant toute bifurcation des effets. Il a su montrer de manière originale qu'historiquement une nouvelle figure de la liberté se dessine à travers cet outil autour de 3 principales modalités : - Objectivité : liée à impersonnalisation des relations de travail, liberté est alors conquise sur les antiques dépendances qui absorbaient le corps du travailleur dans celui du maître. [...]
[...] Son expansion n'est pas le seul effet de la logique capitaliste, mais est la condition d'une socialisation, qui sans cet outil serait impossible. III. Le marché, maître de l'évaluation marchande ? A. Les lois du marché Le développement du marché au singulier change la donne dans la mesure où il comprend une dimension globale de la société qui implique et modifie tous les aspects de la vie sociale. Société qui se définit dans une large mesure d'un point de vue de l'activité économique. [...]
[...] Il s'agit d'honorer un partenaire dans un ordre qui est celui de l'estime, de l'honneur, de se confirmer des exigences de dignité, de fidélité et générosité, d'attachement réciproque. Ces biens offerts sont un gage de soi, c'est cela qui fait la valeur inestimable de la chose donnée. La relation de don est donc sur un autre plan que l'échange marchand : ex statut des choses précieuses qui ne s'échangent pas parce que venant des ancêtres ou des divinités (le savoir du maître est de source divine donc en honorant le maître on honore dieu, donc impayable). [...]
[...] Cet ordre de la justice est ce qui ordonne la communauté d'intérêts à la cité. Ce n'est pas là un espace pour le don réciproque dont la fin est la reconnaissance. On comprend mieux l'affirmation « le savoir et l'argent n'ont aucune commune mesure » comme le constat que l'opération d'équivalence proportionnelle est impossible puisque le savoir n'est pas divisible en quantités, transmissible que par don. Pour Aristote le philosophe peut et doit revendiquer cette exception, et dans le même temps reconnaître la nécessité de l'outil monétaire pour régler les échanges dans la cité selon l'exigence de la justice. [...]
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