Les pays qui unissent leur économie dans une zone monétaire peuvent le faire de deux façons : soit en adoptant une monnaie commune, soit en adoptant un régime de change fixe entre leurs monnaies. Dans les deux cas, ces pays renoncent à utiliser un des leviers essentiels de leur politique économique : une politique monétaire autonome. La théorie des zones monétaires optimales (ZMO), élaborée par Mundell en 1961 et précisée depuis, cherche à déterminer les conditions nécessaires pour minimiser les coûts d'un tel renoncement : comment s'adapter à des chocs asymétriques, c'est-à-dire qui touchent différemment les économies de la zone. Cette question se pose tout naturellement pour l'Euroland : répond-il aux exigences de la théorie des ZMO ?
[...] Au contraire, J. Lecacheux soutient qu'il existe bien des chocs spécifiques à certains pays en Europe, et part du postulat inverse : la réalisation du marché unique devrait entraîner une spécialisation des économies, comme cela c'est toujours observé auparavant, ce qui devrait rendre la zone plus vulnérable aux chocs asymétriques. De plus, si le noyau dur de l'UE (Allemagne, Bénélux, Danemark et France) subit peu de chocs asymétriques, ce n'est pas le cas de la périphérie de l'Euroland. Empiriquement, il estime que si les chocs symétriques sont plus fréquents que les chocs asymétriques dans l'UEM, ces derniers sont quand même bien plus fréquents en Europe qu'aux Etats-Unis ou au Canada, ce qui pose la question de l'existence des moyens d'ajustement mentionnés par la théorie de la ZMO Même si l'Euroland répond au critère d'ouverture, un certain consensus existe chez les économistes pour dire que l'Euroland n'est pas une ZMO Si l'on se situe du point de vue de McKinnon, on doit observer que la zone euro est fortement ouverte par rapport à d'autres zones économiques. [...]
[...] Il semble donc que la seule variable d'ajustement possible en Europe soient les transferts budgétaires européens. Or vu la faiblesse du budget européen du PNB de la zone environ) et de son accaparement par la PAC, ses effets ne peuvent être que limités. S'il existe des fonds structurels permettant de limiter les déséquilibres structurels entre les régions européennes (FEDER), la Communauté n'est doté ni d'un fonds spécifique, ni d'un mécanisme de stabilisation automatique pour permettre de résorber des chocs économiques asymétriques. [...]
[...] Economie européenne. Paris : Presses de Sciences Po-Dalloz TROTIGNON, Jérôme. Economie européenne. Paris : Hachette sup, 1997. [...]
[...] La théorie des zones monétaires optimales (ZMO) et l'Euroland Les pays qui unissent leur économie dans une zone monétaire peuvent le faire de deux façons : soit en adoptant une monnaie commune, soit en adoptant un régime de change fixe entre leurs monnaies. Dans les deux cas, ces pays renoncent à utiliser un des leviers essentiels de leur politique économique : une politique monétaire autonome. La théorie des zones monétaires optimales élaborée par Mundell en 1961 et précisée depuis, cherche à déterminer les conditions nécessaires pour minimiser les coûts d'un tel renoncement : comment s'adapter à des chocs asymétriques, c'est-à-dire qui touchent différemment les économies de la zone. [...]
[...] Ces différences seront atténués dans le cas dune zone monétaire par une baisse de l‘inflation et donc une hausse du chômage dans la zone la plus instable (si on accepte l'analyse keynésienne d'un lien entre inflation et chômage) Kenen : la nature de la spécialisation Pour Kenen, moins les économies sont spécialisées, moins elles sont sensibles aux chocs externes, et donc plus facilement elles peuvent s'insérer dans une zone monétaire La relance budgétaire Deux derniers moyens ont été retenus pour remédier aux chocs asymétriques : la relance budgétaire nationale (injection de revenu par la biais des dépenses publiques, la baisse des impôts et des charges) ou les transferts nets de budget entre les pays constituant la zone monétaire, soit sous forme d'un budget de la zone (dans le cas de l'Europe, d'un budget fédéral européen), soit sous forme de fonds de mutualisation des risques entre les pays membres de la zone. II. L'application de la théorie à l'Euroland 1. [...]
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