Le concept de zone monétaire n'est pas nouveau dans les années 60. Il a été mis en
pratique depuis longtemps à l'occasion de conquêtes militaires, des extensions coloniales ou
même en Europe avec l'unification monétaire du Zollverein au XIXème siècle. Toutefois,
aucun de ces projets n'a été stimulé initialement par l'idée de gérer de manière optimale les
relations de fixité et de flexibilité du taux de change. La voie de recherche ouverte par la
théorie des zones monétaires optimales n'est pas qu'une synthèse de ce débat. Elle vise
plutôt à le dépasser en déplaçant le clivage portant sur les fonctions respectives de tel
système de change vers un débat sur la répartition de ces fonctions, notamment dans
l'espace.
L'article de R.A. Mundell, A Theory of Optimum Currency Areas (1961), se situe
au cœur du changement de problématique en matière de réflexion sur les systèmes
monétaires internationaux. La définition de ce qu'est exactement une zone monétaire
optimale dans l'article de Mundell n'est cependant pas toujours claire et précise d'où
certaines difficultés d'interprétation.
Pour démontrer le point selon lequel l'entité pertinente pour la réflexion sur les
systèmes monétaires est la région, Mundell va s'attacher à montrer que les frontières
monétaires représentées par le monde dans le cas d'un système généralisé de fixité, ou par
les nations, dans le cas d'un système généralisé de flexibilité, peuvent altérer
considérablement l'efficacité respective des fonctions imputées aux taux de change fixes et
flexibles.
Nous détaillerons l'argumentation de Mundell dans une première partie, puis nous
analyserons les principales critiques et extensions des propositions de Mundell dans une
seconde partie.
...
[...] Il estime que l'analyse de Mundell reste pertinente. Elle est justifiée par l'existence d'une dynamique autre que celle des économies d'échelle: la concentration. En effet, l'intégration commerciale motivée par les économies d'échelle conduirait à une concentration régionale des activités industrielles 4. Ainsi, la réduction des entraves commerciales aurait deux types de conséquences possibles sur la localisation des entreprises. L'une tendrait à rapprocher la production des marchés de consommation, l'autre à concentrer au maximum la production afin de profiter des économies d'échelle. [...]
[...] D'autres critères ont été développés pour définir une ZMO. Kenen parle d'une diversité des productions, Ingram & Johnson d'intégration financière et fiscale, alors que Cooper & Kindleberger mettent l'accent sur l'homogénéité des préférences L'ouverture commerciale, MacKinnon Le premier critère, développé par MacKinnon, est le degré d'ouverture d'un pays: les coûts liés à l'abandon du taux de change comme instrument de politique économique diminuent en fonction du degré d'ouverture des économies et de l'importance de leurs échanges réciproques. Ainsi, une économie ouverte a intérêt à participer à un régime de taux de changes fixes, et cela pour trois raisons : - Les variations de change affectent fortement le rapport du prix des échangeables à celui des non échangeables; ce qui est source de fortes instabilités. [...]
[...] Cela tient aux coûts de transactions qui sont liés à ces mouvements (comme par exemple la barrière de la langue) et aux traditions de la main d'œuvre européenne. Des taux de chômage très différents peuvent ainsi cohabiter au sein de l'Union européenne. Ceci fait une différence fondamentale, notamment avec les Etats-Unis, comme l'a noté Milton Friedman dans sa critique du projet européen. En fait, il y a un second niveau d'incomplétude en comparaison avec les Etats- Unis: l'existence d'un budget fédéral important, environ 30% du PIB américain. Celui-ci joue en quelque sorte le rôle de redistribution entre régions aux conjonctures différenciées. [...]
[...] Les profits et les salaires ne doivent pas être liés à un indice des prix, dans lequel les biens importés ont un poids important. La seconde porte sur la division du monde en différentes zones monétaires. Mundell a démontré que la stabilisation est valide en taux de change flexibles seulement si elle est basée sur des zones monétaires régionales. Le monde peut être divisé en régions et à l'intérieur de chacune d'elles les facteurs sont mobiles et entre elles, ils sont immobiles. Ensuite, chacune de ces régions doit avoir sa propre monnaie, fluctuant par rapport à toutes les autres. [...]
[...] La première est de savoir si un tel système peut être efficace et efficient dans le monde économique moderne. Pour cela, il faut démonter que: . Un système de prix international basé sur des taux de change flexibles est stable en dynamique, après avoir pris en compte la demande spéculative . Les changements de taux de change nécessaires à l'élimination des distorsions de l'équilibre dynamique ne sont pas assez fortes pour qu'une modification violente et réversible ait lieu pour la compétitivité des industries . [...]
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