La théorie du rattrapage étudie le processus par lequel le PIB de pays « en retard » rattrape progressivement celui des pays où il est le plus élevé. La question du « rattrapage » économique apparaît au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, afin d'étudier le redressement des économies européennes dévastées par le conflit et leur rattrapage progressif du leader états-unien. A la même époque, cette théorie commence également à s'intéresser au phénomène du développement économique des pays fraîchement décolonisés et au processus de leur « rattrapage » par rapport aux pays occidentaux.
Pour ce faire, elle envisage plusieurs moyens. L'industrialisation et la spécialisation des pays « en retard » dans la production de biens à faible intensité capitalistique sont souvent considérées comme étant la base du processus de rattrapage (I). Certains points de vue insistent sur le rôle majeur que doivent jouer les transferts de technologies utilisées dans les pays leaders (II). Enfin, Gerschenkron souligne l'importance des diverses institutions, et notamment de l'Etat, dans le processus de rattrapage (III).
[...] Gerschenkron insiste sur le rôle central des différentes institutions dans ce processus. Il insiste notamment sur le rôle de l'État et parle d'un État développeur Il revient à l'État de créer l'environnement nécessaire à la croissance économique, et notamment à l'accumulation du capital nécessaire au développement. Les institutions nécessaires à cette accumulation dépendent des situations particulières des pays. Selon Gerschenkron, plus l'industrialisation d'un pays est tardive, plus l'État a un rôle important dans la promotion du développement industriel de son pays. [...]
[...] La théorie porte sur deux pays A et B. Dire que A dispose relativement de plus de travail que c'est dire que le rapport travail / capital est plus élevé pour A que pour B. L'abondance relative du facteur travail sur le territoire du pays A présente l'avantage pour les entreprises de ce pays que le coût de ce facteur est relativement plus faible sur leur territoire que sur celui du pays B. C'est pourquoi A a intérêt à se concentrer sur les productions à forte intensité en travail. [...]
[...] Pour ce faire, elle envisage plusieurs moyens. L'industrialisation et la spécialisation des pays en retard dans la production de biens à faible intensité capitalistique sont souvent considérées comme étant la base du processus de rattrapage Certains points de vue insistent sur le rôle majeur que doivent jouer les transferts de technologies utilisées dans les pays leaders (II). Enfin, Gerschenkron souligne l'importance des diverses institutions, et notamment de l'État, dans le processus de rattrapage (III). I. Utiliser les avantages comparatifs dont disposent les pays en retard : la spécialisation dans la production de biens à intensité capitalistique faible Selon la théorie du rattrapage, les pays en retard doivent se développer en s'industrialisant, suivant ainsi le principe d'expansion appliqué par les pays occidentaux. [...]
[...] Ce constat doit cependant être nuancé. Il est clair que l'efficacité des transferts technologiques dépend de plusieurs facteurs, notamment du niveau de compétence technique des populations. Elle est donc plus élevée dans les pays technologiquement en retard, mais socialement avancés. On peut citer ici l'exemple du rattrapage des États-Unis par les pays d'Europe de l'Ouest au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Cette dernière considération permet de voir l'importance des institutions comme par exemple l'école - dans le processus de rattrapage. [...]
[...] Prenons l'exemple des banques centrales. Si les pays développés ont connu plusieurs siècles de crise financière avant de mettre les en place, les PED ont créé les leurs à un stade de développement plus avancé par rapport aux pays occidentaux. Ils bénéficient ainsi de meilleures institutions sans en payer le même prix L'économiste insiste sur le fait que les institutions doivent évoluer en fonction du niveau de rattrapage atteint par le pays. En effet, tant que ce dernier croit grâce à l'imitation des technologies inventées dans les pays développés, ses institutions doivent favoriser le rattrapage économique. [...]
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