Il conviendra d'étudier, dans une première partie, le modèle de base de la théorie des marchés contestables. La seconde partie sera quant à elle consacrée à l'examen des implications et des limites de cette analyse. L'ensemble de l'étude sera dispensé de toute formalisation par souci de simplification
[...] Le cas des productions multiples 1. La question des coûts A. Marshall est l'un des premiers auteurs à soulever, dès le 19ème siècle, le problème des coûts en production jointe. Selon lui, dans le cadre de production jointe, les fonctions de coût des entreprises qui produisent des biens relevant de deux secteurs différents (et donc leurs fonctions d'offre) ne sont plus indépendantes. Par exemple, supposons qu'un secteur produit principalement un bien x. Le processus de production est tel qu'il aboutit à la fabrication d'unités du bien x mais aussi à la création d'unités d'un autre bien y. [...]
[...] Une politique de la concurrence doit se fixer pour objectif d'entretenir la menace que représentent les concurrents potentiels en assurant l'efficience des entrées et des sorties. Or, les règlements hérités de la période bainienne la théorie des barrières à l'entrée tendent plutôt, particulièrement dans les monopoles naturels, à conserver les structures pour maîtriser les comportements des insiders. Des mesures complètement différentes doivent être mises en application afin de garantir la perméabilité des marchés et laisser les entrées-sorties ultra-rapides sur le marché, c'est-à-dire les raids, s'effectuer. La logique de déréglementation s'instaure. [...]
[...] Aucune compagnie ne pouvait alors opérer sur la totalité des marchés. Par conséquent, la déréglementation de ce secteur devenait incontournable. Elle a entraîné l'interdépendance entre des marchés jusqu'alors cloisonnés par le système d'autorisations. Les compagnies peuvent désormais affréter librement un avion sur un marché quelconque dès lors que les conditions de rentabilisation sont favorables ; inversement, elles peuvent retirer cet avion à tout moment si ces conditions se détériorent. La notion de raids a pris toute son ampleur dans ce contexte de concurrence spatialisée. [...]
[...] Il s'agit d'économies qui découlent de productions jointes. Des économies d'envergure positives se manifestent lorsqu'une seule firme produit une quantité donnée de différents biens à moindres coûts que si la même quantité de chacun de ces biens était produite par des firmes séparées (Bailey, 1982). Ces économies résultent du partage ou de l'utilisation jointe d'inputs que ce soit au niveau de la recherche, de la production, de la distribution au sein d'une même entreprise. Il est à noter que ce concept d'économies de gamme trouve son succès indépendamment de la théorie des marchés contestables Les conséquences sur l'équilibre des marchés En cas de pluriproduction, le problème du monopole naturel se pose a priori dans des termes voisins de ceux utilisés dans le cadre de la production simple, mais à l'aide de vecteurs. [...]
[...] Baumol, Panzar et Willig ont repris cette analyse en l'intégrant dans l'étude des marchés contestables. La prise en compte d'une situation de pluriproduction permet à l'analyse de se rapprocher un peu plus de ce qui se passe réellement dans l'industrie contemporaine : il est très rare que les grandes firmes comme les plus petites soient uniproductrices. C'est pourquoi Baumol, Panzar et Willig ont souhaité envisager des productions multiples afin d'élaborer une théorie générale des marchés réels. Dans les marchés contestables, la pluriproduction donne lieu à l'introduction de nouvelles notions comme la courbe de coût moyen radial et les économies de gamme ou économies d'envergure (scope economies). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture