Le prix Nobel d'économie 2007 a été décerné à trois Américains : Leonid Hurwicz, Eric Maskin et Roger Myerson qui ont été distingués pour leurs travaux sur un sous-ensemble de la théorie des jeux. L'attribution de ce prix prouve l'actualité des recherches sur la théorie des jeux, que certains considèrent comme fondamentales dans la « nouvelle microéconomie ». Cette discipline sans école ni programme institué est née à la fin des années 70 de la conjonction d'un nombre croissant de travaux qui avaient pour objectif d'étudier les comportements individuels en intégrant les interactions stratégiques et les imperfections informationnelles, tout en conservant l'hypothèse traditionnelle de rationalité. Une telle évolution par rapport à la microéconomie traditionnelle, constituée à partir du modèle Walrasien, qui présente des situations d'isolement stratégique a suscité un profond renouvellement des outils analytiques.
Cette théorie a été introduite dès 1944 par Von Neuman et Morgenstern dans l'ouvrage Theory of Games and Economic Behaviour. Cependant, ce n'est qu'à partir du début des années 80, grâce à l'ajout de travaux de nombreux théoriciens (disciplines variées) comme Nash, que la théorie des jeux a pris toute son ampleur.
[...] Un jeu peut comporter plusieurs équilibres de Nash. L'exemple le plus célèbre de la multiplicité des équilibres est celui de la guerre des sexes Conditions du jeu : Nicolas et Carla doivent décider comment organiser leur journée. Ils ont le choix entre faire du shopping ou aller au jogging Pour ce couple, ce qui compte avant tout c'est de passer l'après-midi ensemble. Néanmoins, Carla a une préférence pour le shopping et Nicolas pour le Jogging. Il s'agit d'un jeu de coordination. [...]
[...] I Concepts fondamentaux de la théorie des jeux A. Construction d'un jeu et dilemme du prisonnier A la base de la théorie des jeux Comme l'indique le nom même de la théorie, il s'agit d'un jeu (ou game, d'où le nom anglais game theory) dans lequel il est possible d'effectuer plusieurs parties (ou play). Comme tout jeu, il y a des joueurs (acteurs), des rétributions (gains et pertes) et des règles du jeu. N'importe quelle unité poursuivant des buts d'une façon autonome peut être joueuse, donc il peut s'agir de personnes, d'organisations (entreprises d'institutions (Etats Le jeu sous-entend l'existence de rétributions, c'est-à-dire des bénéfices négatifs (pertes) ou positifs (gains qui résultent des choix de tous les joueurs. [...]
[...] Ils sont arrêtés par la police qui sait qu'ils sont coupables mais elle n'a pas assez de preuves pour les faire condamner. Ils sont donc interrogés séparément et n'ont aucun moyen de communication. Il est important de savoir qu'ils se sont promis de ne rien avouer auparavant. Les policiers leur tiennent alors un discours semblable qui doit les inciter à avouer. Si les deux se taisent, ils auront à effectuer un an de prison chacun. Si les deux avouent ils auront 10 ans de prison à effectuer chacun. [...]
[...] En coopérant, le prix et la production du marché seront proches de ceux engendrés par un monopole. La théorie des jeux permet d'expliquer pourquoi, malgré les avantages évidents de la collusion, les cartels ont des difficultés à subsister. La situation est la suivante : les deux entreprises devraient convenir de réduire leur production pour accroître les prix et donc les profits. Mais les deux entreprises ayant peur que l'autre triche, elles ne se risquent pas à réduire la production et par conséquent les profits sont inférieurs aux profits qu'ils auraient obtenus en coopérant. [...]
[...] Choisir entre les deux propositions est impossible. Pour qu'une décision émerge, on décide d'introduire un facteur ou évènement aléatoire. Par exemple, ils choisiront d'effectuer leur choix selon le temps. Ils peuvent établir que s'il pleut, ils iront faire du shopping et que s'il fait beau, ils feront du jogging. Il y a donc une partie de rationnel: les stratégies pures (choisir Jogging ou Shopping) et une partie aléatoire qui relève de la stratégie mixte (la décision en fonction du temps) . [...]
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