Une analyse des crises financières du XXéme siècle telles que, la crise asiatique, le krach de 1987 et la grande dépression de 1929, montre qu'elles ont toutes pour origine un surendettement des agents non financiers (surtout entreprises) générant une instabilité financière.
Fischer établit une théorie à ce propos en faisant une analyse du krach de 1929, qui met en perspective des facteurs endogènes à l'économie générant une crise cumulative et l'importance de l'intervention de l'Etat pour empêcher à la crise de se développer. Avec cette théorie, Fischer s'inscrit, de nos jours, à l'encontre de la pensée monétariste, par le fait qu'il rejette l'hypothèse de neutralité de la monnaie...
[...] Lors de la récession de 1993, l'économie française a fait l'expérience d'un mécanisme cumulatif de déflation par la dette conforme au modèle d'Irving Fisher. Le processus, provoqué par une inversion malencontreuse de la courbe des taux d'intérêt (taux courts supérieurs aux taux longs du fait de l'alignement des taux français sur les taux allemands), n'a heureusement pas duré plus d'un an. Mais il a causé d'énormes dégâts. Le cas de la crise du système bancaire au japon est également une bonne illustration de la théorie de Fisher. [...]
[...] Arrive cependant un moment où les créanciers s'inquiètent du niveau d'endettement atteint. Les débiteurs ont alors du mal à trouver de nouvelles lignes de crédit. Pour faire face à leurs dépenses courantes, ils se trouvent contraints de liquider leurs stocks à perte. Ces ventes forcées ainsi que la baisse du volume de prêts qui leur sont consentis provoquent une chute de la croissance de la masse monétaire. Ce qui, à son tour, pousse les prix à la baisse. Lorsque le pessimisme s'installe, les entreprises tentent de rembourser leur dette à échéance, c'est-à-dire à se désendetter. [...]
[...] Lors du retour à la convertibilité, la déflation est faible et non brutale. Il semble que certains des mécanismes évoqués ici font de Fisher le précurseur de plusieurs analyses récentes : l'interaction liquidité/prix n'est pas évoquée comme un mécanisme rééquilibrant mais comme un mécanisme déstabilisant (insuffisance de la quantité de moyens de paiement) ; la valeur de marché des firmes valeurs nettes est intégrée à l'analyse de leur situation financière ; l'état de la confiance est évoqué comme un mécanisme déséquilibrant. [...]
[...] Ce faisant, ils accélèrent la baisse des prix, et au lieu de réduire leurs dettes, ils en augmentent le poids réel. Fisher résume ce mécanisme dans sa célèbre formule : " plus les emprunteurs remboursent, plus leur dette augmente Si l'on en arrive là, le surendettement et de risque puisque le système repose sur un ensemble de spéculation, Fisher souligne en substance que le moindre signe négatif peut générer un écroulement des cours. C'est le stade atteint en 1929 lors du "jeudi noir". [...]
[...] Nous sommes ici dans la logique shumpeterienne de l'innovation reprise par Fisher. À la différence de ce dernier, Fisher ne s'attarde pas sur la rente de monopole et son amenuisement, mais exploite les nouvelles opportunités de profit créées. Face à cette euphorie et aux possibilités de profit, les acteurs de la vie économique et principalement les ménages investissent. Ces derniers sont fortement incités à recourir à l'endettement tant les rendements effectifs ou espérés sont supérieurs aux taux d'intérêts bancaires. Les taux d'endettement des ménages américain augmentent significativement dans le but de spéculer. [...]
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