Chaque jour, l'actualité apporte son lot de nouvelles économiques et sociales. Bien souvent la complexité des liaisons économiques rend la connaissance des théories économiques nécessaire à la compréhension des contraintes et des enjeux. Pour décrypter ce discours, nous sommes bien souvent contraints d'y entrer par la pluralité des approches. Les données sociales influencent les mécanismes économiques et réciproquement : la finalité de l'économique n'est-elle pas sociale ? Ne pas séparer l'économique et le social présente l'intérêt de mettre en évidence l'existence de seuils à partir desquels un mécanisme donné peut jouer. Une démarche en tout cas qui permet d'unifier les connaissances, de mieux percevoir justement ces liaisons en rejetant les idées simplistes ou les interprétations idéologiques.
Mais de l'économique ou du social, lequel conduit l'autre ? Ceci peut être attribué à de nombreux facteurs, et dès qu'on parle croissance et crise on va souvent chercher des modèles, voire des repères dans la réalité des fluctuations économiques d'outre-Atlantique. Non pas que toutes les politiques et expériences partent des États-Unis, mais on a tendance à s'appuyer sur des pays qui ont expérimenté avant nous des situations. La période actuelle nous interroge sur les principes fondamentaux du fordisme : travail, salaire, quelle est la bonne mesure ?
[...] Il enrichit les travailleurs de tous ordres, et cette prospérité se traduit par un accroissement de la demande pour nos automobiles Nous aboutissons donc à un régime d'accumulation intensive centré sur la consommation de masse. C'est dire que ce mode de régulation monopoliste incorpore à priori dans la détermination des salaires et des profits, une croissance de la consommation populaire, proportionnelle à la mesure des gains de productivité. Une théorie développée par Ford qui fera des émules. La théorie fordiste demeure dans l'accumulation et la régulation. [...]
[...] Selon Ford, la fixation du salaire de la journée de huit heures à cinq dollars fut une des plus belles économies que je n'ai jamais faites, mais en le portant à six dollars, j'en fis encore une plus belle L'objectif de cette mesure était d'ouvrir des brèches, d'élargir les différences au sein de la classe ouvrière, entre les Ford's et les autres et finalement entre ceux qui peuvent bénéficier des cinq dollars par jour et ceux qui n'en sont pas dignes Il souhaitait pénaliser de cette façon les ouvriers ayant moins de six mois d'ancienneté, les ouvriers de moins de 21 ans, et les femmes (puisqu'il partait du principe qu'elles seraient amenées à se marier). Le Five Dollars Day n'était rien d'autre qu'un moyen de diviser la classe ouvrière. [...]
[...] En effet, la croissance de type fordiste est le couple production et consommation de masse. Un mode de régulation qui repose sur le maintien d'une forte croissance de la productivité, condition nécessaire de la croissance de la demande, sans baisse des taux de profits. L'intervention de l'État, le développement des accords entre partenaires sociaux (Indemnités Assedic, SMIG, indexation des salaires sur les prix . favoriseront cette croissance de la demande condition sine qua non de ce mode de régulation. Ce dernier ne fonctionnera plus lorsque divers évènements contribueront à réduire les possibilités d'accroissement important de la productivité. [...]
[...] Mais l'ambiguïté reste entière. Il faut savoir prendre en compte les relations humaines dans le travail, prendre en compte la dimension collective avec tout ce que cela représente d'informel et de subjectif, de l'existence de groupes, pour obtenir une efficacité maximale de l'organisation du travail. Mais cette politique à un revers, l'équilibre pervers du développement. Certes les travailleurs vont accroître leur salaire, car les théories capitalistes sont sous-jacentes de l'accroissement par le profit, et donc de l'augmentation en parallèle des salaires. [...]
[...] L'ajustement des salaires étant basé sur les prix, on se retrouve dans la logique d'une régulation qui stabilise et les prix, et les salaires, mais qui reste fragile compte tenu de l'incertitude des prévisions de la production, de la consommation et des profits de productivité. Le Fordisme est donc devenu par excellence la théorie de la régulation et du mode d'accumulation par rapport à la variable de la productivité. Le but des entreprises est bien une indexation des salaires sur la productivité tout en ayant un moyen d'appréhender cette évolution. Cette approche est vérifiable par exemple dans l'instauration des Conventions collectives, car le Fordisme intègre bien une pensée étatique. [...]
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