La publication par Adam Smith en 1776 de Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations marque la naissance d'un courant de pensée communément baptisé courant classique et dont les autres figures dominantes ont été : J.B. Say, D. Ricardo, T. R. Malthus et J. S. Mill. Avec ce courant classique, c'est la doctrine libérale qui prend forme, en même temps que le capitalisme s'affirme, doctrine qui a exercé tout au long du 20ème siècle une influence considérable et a trouvé d'importants prolongements à travers les néoclassiques. À bien des égards, la théorie classique peut paraître datée, car elle a souffert d'importants démentis historiques, dépassée par la formulation plus scientifique des néoclassiques, puis vivement critiquée par la théorie keynésienne. Jusqu'à quel point, malgré toutes ses limites, la doctrine classique reste-elle fondatrice de l'économie politique. Les débats entre théoriciens et classiques, n'en conservent-il pas, au delà des apparences, une réelle actualité (...)
[...] Enfin, les courants libéraux modernes se sont inspirés et réclamés des classiques, comme la nouvelle économie de l'offre, la nouvelle économie classique (Lucas). Il y a bien une modernité des thèses classiques. Conclusion : La théorie classique à été inévitablement datée, en particulier pour son approche des rendements décroissants et de l'Etat stationnaire. Elle reste pourtant une pensée fondatrice, une référence constante, peut être est ce aussi à cet égard que ses propres limites, à savoir l'appréhension de la crise, la question des inégalités sociales, restent les questions fondamentales de nos économies contemporaines. [...]
[...] Ainsi, les classiques évoquent l'existence de ce qu'ils appellent un Etat stationnaire : niveau dans lequel il n'y a plus de possibilité de progrès économique. L'Etat stationnaire est évoqué avec optimisme pour Stuart Mill, car c'est un Etat d'équilibre dans lequel l'homme cessera de courir avidement après les dollars Malthus, dans son principe de population, parle le risque de cette définition poussée à l'extrême, et s'inquiète : la progression des hommes est géométrique, tandis que selon lui, la progression des ressources ne peut-être qu'arithmétique. [...]
[...] Malgré ces limites et quelques autres (par exemple les limites de la théorie du libre-échange, du principe de neutralité de la monnaie) la pensée classique conserve son caractère fondateur (même les débats entre les classiques) B. L'importance des héritages classiques : La pensée classique reste bien fondatrice 1. Les controverses entre classiques ont soulevées des questions fondamentales Tout d'abord, des débats sur la valeur. La question posée par Adam Smith était de définir les déterminants de la valeur des biens, valeur normalement échelonnée par leur prix relatifs. Pour lui, la valeur d'un bien peut naître de différentes dimensions. [...]
[...] Les limites de la théorie classique : controverses entre classiques, démentis historiques, pérennité de l'analyse classique A. Une certaine difficulté à appréhender le progrès technique, la crise et la question sociale 1. Rendement décroissants, Etat stationnaire, et principe de population Les économistes classiques ont mis en avant un principe dit de rendements décroissants qui laisse supposer qu'à mesure que la production augmente, le rendement (la productivité) est décroissant. Le raisonnement des classiques s'établit à partir de l'exemple de l'agriculture. Les meilleures terres sont déjà mises en culture de telle sorte que les nouvelles terres qui pourraient être désormais travaillées seront nécessairement moins fertiles que les terres existantes. [...]
[...] C'est tout d'abord montrer comme le classique à sur reprendre et redéfinir les premières approches jusque là menées par les mercantilistes et les physiocrates. Dans un second temps, il faut montrer comme cette théorie a su conjuguer une première description des grandes lois du marché et un véritable credo libéral quand aux vertus du laisser faire et du laisser passer. Enfin, il apparaît que les limites de la théorie classique, sa capacité réduite à appréhender la crise, la question sociale, le progrès technique, reste jusqu'aujourd'hui des questions en suspend du courant libéral, mais que l'on ne peut nier aux classiques leur rôle de fondateurs des théories économiques modernes. [...]
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