L'école néolibérale des choix publics (Public Choice) applique des méthodes économiques à l'étude des décisions politiques. Elle recherche en particulier à intégrer la dimension politique dans la définition d'une fonction de bien-être collectif.
Ses principaux théoriciens (Antony Downs, Duncan Black et surtout James Buchanan et Gordon Tullock avec The Calculus of Consent, l'ouvrage de base de la théorie paru en 1962) ont voulu réfuter la fiction qui présentait l'État comme un agent unique appliquant une rationalité supérieure à celle du marché. L'État apparaît en fait comme étant traversé par des contradictions et comme un enjeu pour les intérêts des divers groupes de pression. En effet, pourquoi un homme qui « ne pense qu'à lui-même » deviendrait-il spontanément complètement désintéressé dès qu'il entre au service de l'état ?
[...] ( Les lobbies externes. Ils sont extérieurs au pouvoir mais d'une grande cohérence. Exemple : le lobby agricole, ou bien encore les associations de chômeurs. Les moyens d'action classique des lobbies ( L'information des décideurs (remise de dossiers techniques) ( L'action sur les médias afin de créer un mouvement d'opinion susceptible de faire adopter ou rejeter tel ou tel programme ; ( Les contacts et les négociations avec les parlementaires, les hauts fonctionnaires, les directions spécialisées des ministères et les organisations professionnelles, etc. [...]
[...] Il convient également de souligner que l'école des choix publics ne se contente pas d'un constat alarmant. Elle propose également des solutions, par exemple l'application du principe de subsidiarité (ce qui pour un Etat non fédéral revient à la décentralisation). George Tullock et William Niskanen proposent également de mettre en concurrence plusieurs services publics pour augmenter les performances et l'efficacité. L'idée est en fait de rémunérer les services publics selon leurs performances, leurs succès, idée reprise par Rodney Fort et John Baden qui suggèrent la création d'un predatory bureau chargé de réguler les budgets des différents services selon leur réussite. [...]
[...] Les effets du vote majoritaire Les transactions dans le marché politique sont très différentes de celles d'un marché classique : un accord ne peut en effet être satisfaisant pour l'ensemble des parties que si l'on utilise la règle de l'unanimité, ce qui est bien sûr hautement improbable dans un système démocratique. L'utilisation de la règle majoritaire est donc nécessaire : il faut comparer les gains perçus par certains au détriment des autres. Comme il suffit que la moitié des électeurs décident d'appuyer une nouvelle dépense pour que les autres, qui n'ont pas d'intérêt personnel à cette réalisation, soient quand même contraints de payer, la règle majoritaire pousse par ailleurs à l'augmentation des dépenses publiques. Le rôle des groupes de pression (les lobbies) Qu'est-ce qu'un groupe d'intérêt ? [...]
[...] Conclusion : faut-il un état minimal ? De ce qui précède, on déduit aisément que l'école des choix publics veut montrer les problèmes, voire, les dangers des états actuels, eux-mêmes le fruit d'une croissance inconsidérée de l'état depuis plusieurs siècles. Mais le terme d'« état minimal renvoie à une signification précise. L'état minimal est traditionnellement celui qui n'assure que les fonctions régaliennes : justice, ordre et défense du territoire à la limite, renforcement de la cohésion sociale. Mais de nos jours presque plus personne ne préconise cet état-là. [...]
[...] ( Les électeurs : ils sont les consommateurs de la production publique. Le fonctionnement du marché politique Les électeurs consommateurs dévoilent leurs préférences non pas par l'affectation de leurs dépenses mais par leur vote pour tel ou tel parti. Le marché politique est donc le lieu d'une rencontre entre une demande de politique de la part des citoyens et une offre des professionnels de la politique. Ces derniers sont en concurrence pour obtenir les suffrages et les dépenses publiques leur servent de moyens de promotion pour vendre un produit, leur image. [...]
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