Au début du XXe siècle, Irving Fischer ouvre le premier la voie à l'élaboration d'une théorie du capital humain, par sa définition du capital : « Tout stock de ressources permettant de donner naissance à des flux de revenus futurs. » Cette définition permet d'inclure dans l'investissement à la fois les machines mais aussi la formation des individus. Cependant, ce n'est qu'à partir des années 60 que la notion de capital humain apparaît, avec l'ouvrage de l'économiste américain Théodore W. Schultz (prix Nobel 1979), Investment in Man: An Economist's View. Ce concept est par la suite développé par Gary Becker, économiste de l'école de Chicago, né en 1930, dans son ouvrage, Human Capital, publié en 1975. Celui-ci obtint en 1992 le prix Nobel pour ses travaux sur le sujet.
Le capital humain d'un individu se définit par « l'ensemble des expériences, connaissances, qualifications qu'il a acquises depuis sa naissance et qui le rendent plus ou moins capable de produire des satisfactions avec un ensemble donné de biens et de services. » La notion de « capital » appliquée à l'individu assimile ce capital « humain » à un stock immatériel, pouvant s'accumuler et s'user, et devant donc s'entretenir. Il s'agit d'un choix individuel, un investissement personnel, en temps ou en moyens financiers, qui peut être encouragé ou facilité par l'Etat ou l'entreprise.
Ce capital humain peut se développer par l'intermédiaire des études (la « formation générale »), par l'expérience acquise dans l'exercice d'un métier ou par le biais de formations, qualifiées de « spécifiques » au sein de l'entreprise (permettant de spécialiser les ouvriers, par exemple).
La théorie du capital humain considère que l'éducation augmente la productivité de celui qui en bénéficie : les dépenses en éducation et en formation sont assimilées à un investissement, du même ordre que les investissements dans le capital physique (construction d'usines ou achat de machines, par exemple) effectuées par les entreprises. On évalue donc ce type d'investissement de la même façon que les autres, c'est à dire en calculant la différence entre le coût direct (coût de la formation) et le coût d'opportunité avec les revenus futurs actualisés ; le rendement est le résultat du supplément de salaire impliqué par les différentes formations. Ainsi, privilégier les études et la formation au détriment des loisirs par exemple, permet d'accroître ses connaissances et compétences pour en retour obtenir un salaire plus élevé : un arbitrage doit s'effectuer.
[...] D'autre part, l'analyse de Gary Becker pose question : en voulant étendre le principe de l'homo oeconomicus à tous les aspects de la vie sociale (ici, le choix de suivre des études ou non), il prête à l'individu qui investit dans son capital humain une rationalité proche de celle de l'investisseur en capital financier. Le risque est de considérer que les différences de salaires et de qualifications s'expliquent par des différences de choix de formation et donc dépendent des choix personnels, alors que de nombreuses données sont à prendre en compte, comme la situation de départ. On touche alors à la sociologie et à l'étude des inégalités et de leur reproduction. [...]
[...] Intérêts du concept La théorie du capital humain trouve sa place dans l'analyse de la croissance, en mettant en évidence le rôle important que joue l'éducation dans la croissance économique. Elle permet d'expliquer, avec le progrès technique, l'origine de la part de la croissance qui ne relève pas d'une augmentation du facteur travail ou du facteur capital (le résidu Elle trouve ainsi son prolongement dans la théorie de la croissance endogène développée par Paul Romer au cours des années 1980 et 1990: selon lui, la croissance est un processus qui s'explique par l'accumulation des différentes formes de capital (physique, technologique et humain) permettant le progrès technique par des mécanismes d'externalités. [...]
[...] La notion de capital appliquée à l'individu assimile ce capital humain à un stock immatériel, pouvant s'accumuler et s'user, et devant donc s'entretenir. Il s'agit d'un choix individuel, un investissement personnel, en temps ou en moyens financiers, qui peut être encouragé ou facilité par l'Etat ou l'entreprise. Ce capital humain peut se développer par l'intermédiaire des études (la formation générale par l'expérience acquise dans l'exercice d'un métier ou par le biais de formations, qualifiées de spécifiques au sein de l'entreprise (permettant de spécialiser les ouvriers, par exemple). [...]
[...] Cependant, ce n'est qu'à partir des années 60 que la notion de capital humain apparaît, avec l'ouvrage de l'économiste américain Théodore W. Schultz (prix Nobel 1979), Investment in Man: An Economist's View. Ce concept est par la suite développé par Gary Becker, économiste de l'école de Chicago, né en 1930, dans son ouvrage, Human Capital, publié en 1975. Celui-ci obtint en 1992 le prix Nobel pour ses travaux sur le sujet. Le capital humain d'un individu se définit par l'ensemble des expériences, connaissances, qualifications qu'il a acquises depuis sa naissance et qui le rendent plus ou moins capable de produire des satisfactions avec un ensemble donné de biens et de services. [...]
[...] Ceci remet en question les calculs du rendement du capital humain. Ainsi, la théorie du capital humain, principalement développée par Gary Becker au cours des années 1980 prolonge la notion d'homo oeconomicus en montrant que le choix de poursuivre ou non des études correspond à un arbitrage rationnel, de la même façon qu'une entreprise décide ou non d'investir pour augmenter sa productivité. L'introduction de cette notion a de nombreuses implications, notamment dans l'étude de la croissance, de l'intervention de l'Etat, de la gestion des entreprises ou dans l'analyse du marché du travail. [...]
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