Le théorème d'Haavelmo se conçoit dans le cadre de la réflexion sur la pertinence des politiques budgétaires traditionnelles, telles que relevant de l'héritage keynésien direct.
B. Landais dans Leçons de politique budgétaire définit ces politiques budgétaires de la manière suivante : « acceptation ou création de déficits à des fins de régulation conjoncturelle ».
C'est ainsi que Keynes avait mis en évidence les effets des dépenses de l'Etat sur la croissance du PIB grâce au concept de multiplicateur : un point de dépense publique entraînerait plusieurs points de croissance, un point de réduction d'impôts également… Keynes distingue en effet plusieurs formes de multiplicateurs en fonction de l'action budgétaire entreprise par l'Etat.
Or cette confiance dans la politique budgétaire atteint historiquement et conceptuellement son apogée dans le théorème énoncé par Trygve Haavelmo, dans la mesure où même si un budget étatique reste équilibré (les recettes fiscales couvrent les dépenses engagées), il existe un effet multiplicateur des dépenses publiques.
Il convient dans un premier temps d'expliciter en détail le théorème en faisant valoir ses applications concrètes à l'heure actuelle en matière de politique budgétaire. Ensuite nous montrerons que sa validité est de plus en plus remise en cause, dans le contexte de la mondialisation : les effets multiplicateurs des dépenses publiques induits par les politiques budgétaires tendent en effet de manière générale à s'affaiblir, s'annuler voire à se révéler contre-productifs.
[...] Il convient dans un premier temps d'expliciter en détail le théorème en faisant valoir ses applications concrètes à l'heure actuelle en matière de politique budgétaire. Ensuite nous montrerons que sa validité est de plus en plus remise en cause, dans le contexte de la mondialisation : les effets multiplicateurs des dépenses publiques induits par les politiques budgétaires tendent en effet de manière générale à s'affaiblir, s'annuler voire à se révéler contre-productifs. Détail et applications du théorème - L'économiste norvégien a montré, par application du multiplicateur keynésien, qu'une progression conjointe des dépenses et recettes de l'Etat maintenant a priori le déficit budgétaire constant, produit des effets favorables sur l'emploi. [...]
[...] À tel point que ce théorème sert d'outil de prévision macroéconomique. C'est ainsi que dans un rapport d'information du Sénat sur les perspectives financières entre 2006 et 2010, on trouve une allusion explicite (note justificative de bas de page) au théorème d'Haavelmo qui justifierait une hausse simultanée des dépenses et des impôts. Les calculs des perspectives économiques sont donc fondés sur la validité de ce théorème. Cependant, certains éléments peuvent contredire cette validité. Les limites du théorème Plusieurs éléments vont à l'encontre du caractère vérifiable du théorème. [...]
[...] Certes la théorie de Laffer ne se vérifie pas tout le temps : les pays scandinaves par exemple ont longtemps gardé des taux de prélèvements obligatoires de l'ordre de 70% sans pour autant nuire aux performances économiques. Il n'empêche que cette thèse contredit parfois le théorème d'Haavelmo. - La théorie économique des anticipations rationnelles qui prend son essor dans les années 1970 en même temps que la critique des politiques budgétaires traditionnelles réhabilite le principe d'équivalence ricardienne, par le biais des analyses de R. [...]
[...] dG c étant la propension marginale à consommer et k le multiplicateur). Et si l'on prend la valeur la plus simple du multiplicateur soit il en résulte une hausse de la demande et du revenu égale justement à : dY = k . dG k . c dG = . . dG = dG (où dY est la hausse de la demande) Haavelmo montre ainsi qu'un budget ne doit pas forcément être déficitaire pour sortir d'une récession liée à une insuffisance de demande. [...]
[...] Une politique budgétaire peut être complètement annulée par l'effet d'équivalence. - L'effet multiplicateur prévu par le théorème d'Haavelmo peut aussi être remis en question dans la mesure où son application n'est parfaitement vérifiée que dans un contexte d'économie fermée : dans une économie ouverte, il faut introduire le facteur m qui est la propension marginale à importer : une politique budgétaire visant à relancer la production en France peut être inefficace dans la mesure où les consommateurs achètent des produits étrangers. [...]
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