Ronald Coase est « un cas ». Professeur de Chicago, il obtient le prix Nobel d'économie en 1991 pour la rédaction de seulement deux articles : « La nature de la firme » en 1937 et « Le problème du coût social » en 1960. Imaginons la scène : Lorsque les enseignants, empreints d'une mentalité pigovienne entrent dans la salle où Coase tient son séminaire, ils étaient tous persuadés qu'en cas d'externalités négatives, il fallait à tous les coups taxer le pollueur. Trois heures après, Coase les avait persuadés que dans certains cas, il était plus efficient de laisser le pollueur et le pollué négocier entre eux que de toujours taxer le pollueur. Cette réflexion de Coase bouleverse la pensée économique moderne en y introduisant le droit (...)
[...] ce théorème est un fort argument pour la décentralisation. I. Un théorème difficilement applicable Un cas d'école Le théorème de Coase est, comme son nom l'indique un modèle. C'est un cas d'école difficile à appliquer. Tout d'abord parce qu'il n'y a pas toujours un seul pollueur et un seul pollué. Imaginons la difficulté de définir les droits de propriété sur l'atmosphère et d'organiser des négociations entre tous les individus souffrant de la pollution de l'air et tous ceux qui en sont responsables. [...]
[...] La solution du filtrage sera donc choisie. qui révolutionne la politique de pollution Une rupture par rapport la tradition pigovienne Avant Ronald Coase, Pigou a instauré la tradition consistant à taxer le pollueur pour qu'il diminue son émission de pollution. Selon Pigou, il existe une taxe optimale Soit une firme X qui produit des voitures. Le coût marginal de pollution noté croît avec la production de voitures. En revanche, en vertu de la loi des rendements décroissants, le profit marginal diminue lorsque la production de voitures augmente. [...]
[...] Par hypothèse, ce dommage est le seul que cause l'usine. On suppose que l'installation de filtres sur les cheminées de l'usine pour empêcher la pollution coûterait euros par an. Mais, pour euros par an, on pourrait également utiliser les champs à d'autres fins (en transformant par exemple les terrains en forêt constituée d'arbres insensibles à la pollution). Pour régler cette affaire, il faut se demander à qui appartient l'environnant. Nous avons là deux cas possibles : - L'usine a un droit de propriété sur l'air environnant. [...]
[...] Selon que le droit de propriété est accordé au pollueur ou au pollué, on aura deux options, la première étant celle du laissez faire et la seconde celle du pollueur-payeur Si les préférences de chaque consommateur sont quasi linéaires, l'ensemble des allocations efficaces au sens de Pareto est une droite horizontale. Le niveau d'externalité, c'est à dire dans ce cas la quantité de pollution, est par conséquent le même pour toutes les allocations efficaces au sens de Pareto. L'efficience économique passe donc par la négociation. Nous pouvons illustrer cette théorie par un modèle pour la rendre plus accessible. Une usine de produits chimiques rejette dans l'atmosphère des fumées polluantes et désagréable. [...]
[...] Cependant, cette situation de négociation requiert des conditions très particulières qui rendent difficiles l'application du théorème de Coase, outre le caractère politiquement incorrect de l'idée. Les coûts de transactions sont rarement nuls, il y a rarement uniquement deux agents impliqués dans la négociation et l'effet de revenu intervient souvent dans la négociation elle-même. [...]
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