Le plan Fourcade de 1974 est décidé pour réduire le déficit budgétaire, ralentir l'inflation (14 %), diminuer les importations ; cela, en particulier par une augmentation des taux d'intérêt. Les résultats sont probants, dans une politique keynésienne de « stop and go », le « stop » a provoqué une récession avec une forte augmentation du chômage.
[...] Sont-ils révélateurs de la crise des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix ? Pour répondre à cette question nous verrons d'abord la formation des taux d'intérêt en termes théoriques pour nous intéresser ensuite à des aspects plus conjoncturels. Jean-Paul Fitoussi dans son livre : Le débat interdit, monnaie, Europe, pauvreté (1995), dans un chapitre intitulé : la tyrannie financière remarque le niveau trop élevé des taux d'intérêt réels, c'est-à-dire l'écart entre le taux nominal payé par les agents et le taux d'inflation, actuellement et dans les principaux pays européens. [...]
[...] L'Etat, via la banque centrale ou les banques commerciales, peuvent arrêter ce processus. Le taux d'intérêt naturel rejoint le taux d'intérêt réel et à l'inverse des taux faibles, les taux réels élevés peuvent réduire les possibilités d'investissement et provoquer ainsi une récession économique. A l'opposé, Wicksell parle de ce processus cumulatif dans la mesure où la rentabilité du capital étant supérieure aux taux d'intérêt sur les crédits proposés par les banques, la hausse de prix diminue le coût réel des emprunts. [...]
[...] En effet, la désinflation alourdit le service de la dette au titre du remboursement du capital emprunté (amortissement) et du paiement des intérêts ; la baisse des taux nominaux donne l'illusion, pour reprendre les termes keynésiens, d'une possibilité de relance mais les taux réels peuvent être maintenus à des niveaux élevés ce qui bloque l'investissement et obère de dettes les emprunteurs. La théorie fishersienne peut expliquer, comme l'analyse de Wicksell sur le taux naturel, une des causes des crises économiques, notamment dans les années quatre-vingt. L'analyse de Fisher se centre surtout sur la crise des années trente et en particulier la grande crise de 1929-1933 mais elle peut nous permettre de comprendre celle des années quatre-vingt. [...]
[...] Il a une forte importance économique dans la mesure où il permet aux entreprises et aux ménages d'investir, d'accéder à la consommation et aussi de placer des liquidités. Mais il faut distinguer les taux nominaux et les taux réels. Le premier est établi lors de la rédaction d'un contrat, c'est une variable en valeur qui s'oppose au second qui prend en compte la hausse des prix. Un taux d'intérêt réel élevé peut ne pas être un obstacle à l'investissement, par exemple dans la mesure où l'inflation est forte. Un taux d'intérêt réel peut être négatif lorsque la hausse des prix est supérieure au taux nominal. [...]
[...] Cet accroissement provoque une baisse du prix des actifs et une augmentation des charges financières dans les revenus. Michel Aglietta constate qu'au début des années quatre-vingt-dix, les chefs d'entreprise ont changé d'attitude en essayant de réduire le poids de la dette pour élever le taux d'autofinancement au-dessus de 100%. La politique monétaire peut casser une spirale spéculative et inflationniste en augmentant les taux courts mais elle contraint les entreprises à s'autofinancer, à réduire leurs charges financières, et il s'ensuit une réduction des investissements et de la croissance. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture