La métaphore de la main invisible d'Adam Smith, reprise à l'époque néo-classique par Walras, sous la figure symbolique du commissaire priseur, indique que le marché guidé par la loi de l'offre et de la demande est censé permettre la répartition optimale des ressources rares parmi les participants à l'échange. En poursuivant chacun de leur côté des objectifs de maximisation, les agents économiques concourent naturellement au bien-être de l'ensemble de la société. Dans cette perspective, le libre jeu du marché est à même de faire apparaître une situation optimale au sens de Pareto pour la collectivité.
Au niveau d'un marché en situation de concurrence pure et parfaite (CPP), le prix d'équilibre s'applique à toutes les transactions. Pourtant, au cours du processus de tâtonnement, on peut observer qu'il existait d'une part des offreurs disposés à vendre à un prix inférieur et d'autre part des demandeurs prêts à acheter à un prix supérieur à celui qui s'est établi effectivement à l'équilibre. Ces agents sont avantagés par le prix d'équilibre, ils vont donc participer à l'échange et réaliser de plus un gain par rapport aux prix qu'ils avaient estimés en fonction de leurs aspirations. Ce gain, appelé surplus, est étudié par l'analyse économique pour quantifier les avantages que retire l'ensemble des agents échangeurs d'une situation de marché parfaite. Cependant, en réalité, on observe que le marché s'éloigne plus ou moins des hypothèses de CPP.
Dès lors, comment représenter le surplus que procure le marché aux consommateurs d'une part et aux producteurs d'autre part ? De quelle manière évoluent ces surplus lorsque le marché est imparfait ? Le calcul des surplus permet-il de déterminer quelle forme de marché (concurrentiel ou non) est le plus efficace pour la société ?
[...] Prix Quantités La valeur du surplus agrégé du consommateur est égale à l'aire du triangle bleu et se calcule au moyen de la formule : [(Pmax x ] / 2 où Pmax représente le prix maximum qu'au moins un des consommateurs était prêt à payer avant de connaître le prix d'équilibre. Prix Surplus agrégé du consommateur D Dépense réelle Quantités Prix Cm Graphiquement, le surplus du producteur peut être représenté de deux manières : - soit par la zone grise, située entre la courbe de coût marginal et la droite de prix - soit par le rectangle en pointillé. [...]
[...] (les consommateurs dans leur ensemble perdent donc le triangle de surplus B). D'autre part, puisque certains consommateurs sont sortis du marché et que les prix ont augmentés, l'entreprise monopoleuse vend une quantité inférieure à la quantité d'équilibre. Ceci représente un manque à gagner pour l'entreprise, matérialisé par le triangle C. On remarque que les consommateurs sont perdants, mais que la situation est moins univoque pour l'entreprise. Pour quantifier les avantages qu'une entreprise retire d'une situation de monopole, il s'agit de savoir si les pertes sont compensées par le gain de surplus défini précédemment. [...]
[...] Il existe bien sûr des individus se situant à droite du point d'équilibre, mais ceux-ci ne prendront pas part à l'échange car ils n'en retirent aucun avantage : ils ne sont pas lésés par l'échange mais ont rationnellement renoncé à échanger. Les individus situés sur le point d'équilibre ne réalisent aucune perte ni aucun gain, ils sont indifférents à l'échange. Nous avons vu comment se partageaient les gains à l'échange entre les consommateurs et les producteurs en situation de CPP. Ce modèle théorique se caractérise notamment par la maximisation des surplus des consommateurs et des producteurs. [...]
[...] Cette capacité à fixer les prix est nommée pouvoir de monopole, et ne se trouve limitée que par l'élasticité de la demande. Puisqu'il accapare toute la demande du marché et que son objectif, comme tout producteur, reste la maximisation du profit, le monopole va fixer un prix de vente supérieur à son coût marginal. (CM [...]
[...] Conclusion Au sein d'un marché concurrentiel, les surplus agrégés du consommateur et du producteur sont maximums. Cela signifie que la production de richesses est optimale: contrairement à une situation de monopole où un producteur détient un fort pouvoir de marché, il n'y a pas de perte sociale sèche en CPP. L'étude des surplus et de leurs variations permet de mesurer le degré d'efficacité économique des marchés imparfaits, mais aussi des interventions publiques (prix planchers, instauration d'un salaire minimum Cependant, si l'analyse économique est à même de se prononcer sur les situations qui maximisent le surplus total, son rôle n'est pas d'indiquer quelle serait la meilleure répartition de ce surplus entre consommateurs et producteurs : ces choix relèvent du domaine social et politique. [...]
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