On classifie généralement les sciences en opposant les sciences dures (dont la plus noble serait l'étude mathématique, mais aussi la physique, la biologie, la chimie) et les sciences appelées péjorativement « molles » (dont font partie l'économie, la sociologie, l'anthropologie…) En quoi ces sciences diffèrent-elles ? Principalement par l'utilisation des mathématiques. Elles sont absolument indispensables en physique et en chimie, et se retrouvent soit directement, soit indirectement (par le biais de la physique) en biologie.
Les anthropologues et une large part des économistes se passent eux de cet outil. L'utilisation de modèles mathématiques, et le caractère de plus en plus abstrait de l'économie (exacerbé par l'utilisation d'internet dans le cadre de la mondialisation) font d'elle une science transversale, à mi-chemin entre réflexion pure et optimisation des richesses matérielles.
Peut-on, en vertu notamment des modélisations mathématiques de plus en plus élaborées, parler pour l'économie de science exacte ? Il semble clair que la modélisation, malgré ses dysfonctionnements évidents (la crise des subprimes récemment) rapproche l'économie d'une science exacte, car lui donne la portée universelle nécessaire à cette dénomination.
[...] L'étude de la société dans la science économique est même antérieure. On le voit avec l'influence qu'a eue la pensée libérale (seul l'homme qui est propriétaire a une réelle connaissance des conséquences de ses décisions) dans la promotion du vote censitaire ; mais surtout avec les écrits de Weber sur l'influence du protestantisme. Dans l'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme qui en 1904 et en 1905, Weber constate que les protestants gagnent plus d'argent que les catholiques. Il considère que l'éthique protestante, puritaine et basée sur le travail (l'oisiveté est le pire des pêchés), explique l'essor du capitalisme. [...]
[...] Popper refuse alors même le caractère utile de la science économique. B. Liée à la mathématisation et la réflexion littéraire, la science économique se place entre jeu et étude de la société Intégrée même nominalement dans la théorie des jeux on peut voir dans la science économique, couplée à l'utilisation des probabilités, une sorte de gymnastique de l'esprit, qui s'apparente à un jeu mathématique. Ce n'est pas étonnant alors si c'est en France, où l'école de mathématiques est une des plus performantes au niveau mondial, que la mathématisation de la science économique s'opère singulièrement. [...]
[...] La thèse économique ainsi obtenue n'est pas ancrée spatialement (elle peut être appliquée indifféremment en Asie du Sud-est ou en Amérique du Nord) et temporellement. Par la mathématisation la théorie économique se libère en fait de son contexte de création et permet à la science économie de prétendre à l'appellation science exacte On retrouve ainsi en économie les procédés expérimentaux propres à la physique ou la biologie. La science économique devient une théorie des possibles on peut imaginer des situations (par exemple une hausse du salaire minimum) et, grâce aux théories économiques mathématisées, prévoir les conséquences de cette hausse sur telle donnée (le chômage ici). [...]
[...] La science économique est donc une science transversale. En poursuivant une mathématisation exacerbée elle s'échafaude de manière autonome et se rapproche d'une science exacte, mais elle se coupe du monde réel et doit faire face à des problèmes majeurs comme le fait que la quantification des données se révèlent parfois impossible, en outre de nombreuses théories ne sont pas prédictives, car elles touchent des trop près aux interactions humaines. Rejeter la mathématisation semble alors une position viable, mais la simplification à l'extrême des hypothèses de base et l'importance écrasante de l'utilité dans les études économiques rapprochent alors plus la science économique d'une technique (et l'éloigne alors définitivement d'une science exacte). [...]
[...] La science économique est-elle une science exacte ? On classifie généralement les sciences en opposant les sciences dures (dont la plus noble serait l'étude mathématique, mais aussi la physique, la biologie, la chimie) et les sciences appelées péjorativement molles (dont fait partie l'économie, ainsi que la sociologie, l'anthropologie En quoi ces sciences diffèrent-elles ? Principalement par l'utilisation des mathématiques. Elles sont absolument indispensables en physique et en chimie, et se retrouvent soit directement, soit indirectement (par le biais de la physique) en biologie. [...]
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