Les pensées mercantilistes et classiques sont deux pensées économiques différentes de part l'époque de leur élaboration : la première s'est développée de la fin du XVe siècle au courant du XVIIIe siècle et la seconde au XIXe siècle. Cela sous-entend donc des contextes économiques, politiques et sociaux différents et donc des visions différentes du fonctionnement de l'économie. Cette divergence de pensée se retrouve dans la conception du rôle de la monnaie.
Ainsi pour les mercantilistes, il faut accumuler les métaux précieux et les retenir dans le pays afin d'y favoriser l'activité économique et commerciale. Pour cela, il fallait développer les exportations en limitant les importations, établissant pour le premier un interventionnisme de l'Etat dans l'économie pour les favorisés et un protectionnisme pour les seconds afin de les limiter.
[...] Ce manque de profondeur de la pensée mercantiliste explique leurs problèmes à définir le véritable rôle de la monnaie. En effet, les mercantilistes ne distinguent pas richesse réelle, qui est à l'époque l'or, et richesse monétaire, qui est le support c'est-à-dire le moyen de paiement se substituant à la richesse réelle. Ceci peut s'expliquer par le contexte de l'époque ou la distinction entre ces deux richesses est difficile à établir : en effet, tout moyen de paiement c'est-à-dire la richesse monétaire était censé être directement ou indirectement une certaine quantité de richesse réelle (donc l'or). [...]
[...] On constate ainsi que chez les classiques, la conception du rôle de la monnaie est très élaborée et qu'elle joue malgré sa neutralité supposée un rôle important. Ainsi le développement analytique limité des mercantilistes et le contexte les a mené à une analyse peu élaborée du rôle de la monnaie contrairement aux classiques, qui ont conclus à la neutralité du rôle de la monnaie cependant l'évolution de la pensée économique, notamment chez Marx, conduira à donner à la monnaie un rôle fondamental dans le système capitaliste, qui est celui de régulateur et d'intermédiaire aux échanges mondiaux ou tout du moins nationaux. [...]
[...] Cela sous-entend donc des contextes économiques, politiques et sociaux différents et donc des visions différentes du fonctionnement de l'économie. Cette divergence de pensée se retrouve dans la conception du rôle de la monnaie. Dans une première partie, nous verrons la conception du rôle de la monnaie dans l'économie chez les mercantilistes et dans une seconde nous mettrons en évidence celle des classiques pour permettre ainsi une comparaison entre ces deux pensées économiques. La pensée mercantiliste est un système de pensée incomplet pour deux raisons. [...]
[...] Pour Say, la monnaie n'est pas thésaurisée, elle ne sert qu'à acheter ; cependant, Malthus s'opposera à cela disant que même si les agents ont les moyens de s'acheter ce qu'ils ont produit ils n'en ont pas forcément la volonté d'où une crise due à des problèmes de débouchés. Mais le rôle de la monnaie va trouver un écho plus profond avec Mill, dernier grand classique. Il établit la formule suivante : MV=PT avec M=masse monétaire en circulation, vitesse de circulation de la monnaie, niveau général des prix et volume des transactions. En reprenant la théorie quantitativiste de la monnaie qu'il transforme, Mill réussi a expliqué l'origine de l'inflation. [...]
[...] Les classiques, eux, n'assimilent plus la richesse à l'or et l'argent. On peut distinguer une structure dichotomique dans l'analyse classique : bien que les phénomènes économiques nous apparaissent sous forme monétaire, leur véritable nature est réelle. Ainsi, leur analyse part de l'étude de la réalité profonde qu'il recouvre ensuite par le voile monétaire pour en étudier les spécificités. Ainsi, les classiques se basant sur l'équilibre des prix à un niveau normal, car les prix varient en fonction de l'offre et de la demande autour d'un état d'équilibre mettent en évidence que la monnaie n'est plus définie par son support (les métaux précieux), mais par sa fonction, ce qui permet d'inclure tous les moyens de financement de l'économie : la monnaie fiduciaire, métallique ce qui est donc dématérialisé. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture