D'origine italienne, Vilfredo Pareto est né à paris le 15 juillet 1848 et est mort le 19 août 1923 à Céligny. Vivant en Italie où il reçoit une éducation complète (physique et humanités) et où il se spécialise ensuite en Institut de polytechnique, il est très vite découragé par la situation politique et socio-économique de son pays d‘accueil ainsi que par l'absence de succès de ses engagements. Il s'oriente alors vers la réflexion théorique (en économie politique pure et appliquée, ainsi qu'en sociologie) en acceptant de succéder à Walras à l'école de Lausanne en 1892. Il devient alors l'un de ses plus grands leaders un membre illustre de la « seconde génération » de la révolution néo-classique. On peut même parler « d'une époque de Pareto » (1900), pendant laquelle il définit une position théorique et veut former une école bien à lui. Il possède alors un groupe d'alliés sympathisants et d'une sphère d'influence extérieure.
L'Œuvre de Pareto est immense, dans le sens où elle s ‘inscrit dans différents domaines: de la théorie économique pure retrouvée dans le Manuel d‘économie politique (1909), à la théorie d'économie appliquée développée dans le Cours d‘économie politique (1896), en passant par des doctrines économiques, par des thèses de sociologie, ainsi que par de nombreux écrits de politique économique. Ces œuvres participent dans leur ensemble à l'enrichissement de l'analyse économique, qui s'inscrit dans un processus historique.
[...] Au 18ème, les opuscules deviennent plus nombreux, plus intéressants et surtout plus objectifs, développés sous forme de grands systèmes économiques (cf Smith) dans lesquels les phénomènes économiques sont étroitement liés au cadre politique et social. Cependant, l'économie pure n'est pas visée et l'abstraction y est seulement progressive. Vient ensuite la révolution marginaliste avec en particulier Walras qui échappe au cercle vicieux en faisant un premier usage des mathématiques. Il débouche alors sur la théorie de l'équilibre qui porte l'abstraction à ses ultimes limites mais cette théorie reste classique et proche de la réalité sur certains points. [...]
[...] Nous l'avons vu, la théorie parétienne des courbes d'indifférence rend inutile une unité quantitative de plaisir puisqu'elle s'appuie sur le fait que les hommes sont susceptibles de reconnaître si deux combinaisons de biens économiques leur procurent des plaisirs égaux ou différents et donc sont donc amenés à choisir telle combinaison de préférence à telle autre L'optimum de Pareto : Dans une économie d'échange ou de marché, un optima parétien est un état dans lequel on ne peut pas améliorer le bien- être d'un individu sans détériorer celui d'un autre. Les agents sont satisfaits de leur choix et leurs gains sont maximisés. Ces gains étant optimaux, si la situation d'un agent s'améliore, celle d'un autre doit se détériorer pour préserver l'équilibre. L'objectif de cette notion est de fournir un critère de comparaison des états de la société meilleurs que celui proposé par les utilitaristes. Ceux-ci attribuent à chaque état de la société un niveau d'utilité déterminé par l'agrégation des niveaux d'utilités des agents qui composent la société. [...]
[...] Il insiste sur l'emploi des mathématiques dans le Manuel. il améliore la théorie de Walras dans son cadre même en admettant que la rareté (ophélimité chez Pareto) dépend de la quantité de toutes les marchandises possédées par l'individu et non plus d'un seul bien (Manuel d‘économie politique, 1906). Il élargit ensuite la théorie en l'étendant à de nouveaux cas (échange, concurrence, monopole, production,collectivisme, théorie de la rente, cycles ouverts, fermés, transformations de l'espace ou du temps) et va même jusqu'à rendre la théorie de Walras méconnaissable puisqu'il affirme que l'équilibre économique ne résulte plus des courbes d'ophélimité et des quantités de biens mais du contraste entre les goûts et les obstacles et rejette donc la notion d'utilité. [...]
[...] Ainsi, l'œuvre de Pareto fait preuve d'une extraordinaire virtuosité mathématique et reste une œuvre inégalable. Cette ardeur à faire de cette discipline une science objective figera Pareto en tant que grand représentant moderne de la science économique. La notion d'équilibre économique sera fondamentale pour l'avenir de la théorie. Pareto reste un solide appui pour le développement ultérieur des connaissances théoriques, point de vue objectif, dans l‘acquisition des mathématiques, dans l‘interpolation des données statistiques (ouverture d‘une nouvelle voie) et enfin dans la reconstruction de phénomènes par une théorie économico sociologique G. [...]
[...] H. Bousquet, Vilfredo pareto, sa vie son oeuvre Payot, Paris G.H. BOUSQUET, Introduction à l'étude du manuel de V. Pareto , Bibliothèque internationale d'économie politique, Paris J. Schumpeter, Histoire de l'analyse économique, l'age de la science Bibliothèque des sciences humaines, Gallimard, Mayenne Claude Jetisse, Histoire de la théorie économique, PUF, France A. Béraud, G. Faccarello, Nouvelle histoire de la pensée économique, Cahors B. et D. [...]
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