Depuis Adam Smith et son œuvre « La richesse des nations » jusqu'à la conceptualisation de la macroéconomie en 1936, l'opinion communément partagée en économie voulait que le rôle du gouvernement dans la sphère économique devait se limiter à offrir un cadre légal dans lesquels les agents auraient pu poursuivre au mieux et librement leur intérêts. Keynes en 1936 offrit une alternative à cette grille de lecture : pour lui, le gouvernement peut (et même doit) agir dans la sphère économique afin d'atteindre et de maintenir le plein emploi notamment. Afin de comprendre en quoi les théories de Keynes déployées dans différentes œuvres majeures (Traité des probabilités, Essai sur les réformes monétaires, Traité de la monnaie et enfin Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie) ébauchent une véritable révolution, il va nous falloir nous intéresser, par un jeu de miroir, aux théories néo-classiques. Car comme l'a si bien dit Roland Barthes, « On écrit toujours adossé à une bibliothèque » et l'œuvre de Keynes n'échappe pas à cette loi. Ainsi, si nous ne consacrerons pas une partie au travail des néo-classiques, notre exposé sera ponctué d'allers-retours entre ces deux approches, ces deux conceptions. On peut à proprement parler de révolution keynésienne si l'on considère le concept de révolution scientifique tel que l'énonce Thomas Kuhn, avec une impression de crise théorique, l'émergence d'un paradigme et un fossé marqué entre les générations dans leurs réactions au conflit entre l'ancien et le nouveau paradigme.
[...] La révolution keynésienne, est donc avant tout, et selon M. Albert, une révolution morale : selon lui, Keynes plaide pour le principe de plaisir : en épargnant moins et en dépensant plus, on va dans le sens de l'intérêt général, car on relance l'économie. Conclusion Inutile de revenir sur l'apport conceptuel keynésien ni d'insister une fois encore sur le caractère révolutionnaire de sa pensée. Néanmoins, nous nous devons de rendre hommage aux néo classiques qui par une stratégie d'enveloppement sont parvenus à utiliser les résultats revendiqués par Keynes et démontrer qu'ils n'indiquaient nullement que le marché ne parvenait à s'autoréguler mais au contraire les présentaient comme la conséquence d'une altération du marché à laquelle il convenait de remédier. [...]
[...] Dans la vision keynésienne, on donnera l'avantage à une politique budgétaire, car l'efficacité marginale du capital (c'est-à-dire l'optimisme ou la confiance des entrepreneurs) a plus d'effets que le taux d'intérêt sur l'investissement. Toutefois, l'effet des deux mesures n'est pas les mêmes : il dépend de l'effet multiplicateur (mais nous ne nous attarderons pas sur ce point et laisserons le soin à nos chers camarades de développer ce point). Inflation Le rapport de Keynes à l'inflation a évolué suivant les différents écrits et les différents angles par lesquels il a abordé cette épineuse question. Nous ne traiterons ici que de l'inflation de sous-emploi telle qu'elle apparaît dans la théorie générale. [...]
[...] Le socle commun des analystes de ce courant est le refus de l'intervention de l'Etat (censée perturber le sois du marché et donc les calculs économiques des agents), la confiance absolue dans l'efficacité des mécanismes de marché (dans le prolongement du concept de main invisible tout cela dans un contexte de concurrence pure et parfaite. Deuxièmement, le chômage est lié à une offre de travail des salariés supérieure à la demande de travail des entreprises. Il se résorbera automatiquement par une baisse des salaires. Si le chômage se maintient, ce ne peut être qu'à cause des individus qui ne souhaitent pas travailler à ce niveau de salaires: c'est le concept de chômage volontaire. Enfin, la vision keynésienne doit être appréhendée en termes de circuit. [...]
[...] Cette demande est déterminée par les anticipations des entrepreneurs quant aux dépenses globales d'investissement et de consommation par rapport au montant des coûts de production anticipés. Cette conception s'oppose donc à celle de l'économiste JB Say qui pense que les produits s'échangent contre les produits Si la loi de Say s'appliquait, les courbes du prix de l'offre globale et de la demande globale seraient confondues. Il y aurait donc une infinité d'équilibre possible. De plus, pour Keynes, l'investissement est déterminé indépendamment de l'épargne. Or la loi de Say ne se vérifie que si l'épargne et l'investissement sont toujours ajustés grâce aux taux d'intérêts. [...]
[...] Ce postulat permet donc de déterminer la courbe de la demande de main œuvre. - Le second postulat, quant à lui, permet quant à lui de déterminer la courbe de l'offre. L'utilité du salaire quand un volume donné de travail est employé est égale à la désutilité marginale de ce volume d'emploi. C'est-à-dire que le salaire réel est celui qui est juste suffisant à attirer sur le marché tout le volume de travail effectivement employé. Donc, comme le rappelle Keynes, le volume de l'emploi se fixe au point ou l'utilité de la production marginale est égale à la désutilité de l'emploi marginale. [...]
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