Prix Nobel d'économie en 1974, auteur de quelques deux cents ouvrages, Friedrich-August von Hayek (1899-1992) est un penseur dont la stature dépasse largement le champ de l'économie. Au-delà de ses théories économiques exprimées notamment dans « Prix et production » (1931), von Hayek est un théoricien de l'évolution culturelle et morale de la société. Cette évolution est décrite comme une série d'essais dont la société garde la mémoire, rejetant les solutions inefficaces et gardant celles qui se sont révélées performantes.
La société libérale moderne, caractérisée par « l'ordre spontané » (ordre catallactique) du marché, est le résultat de cette évolution : elle est la plus performante, car aucune autre organisation n'a donné de meilleurs résultats qu'elle, par le marché et la division du travail : elle a permis notamment du point de vue intellectuel un progrès sans précédent.; elle est la plus morale puisqu'elle a mis en place un système de coopération pacifique qui se substitue aux anciens ordres fondés sur la violence et la coercition.
Au cœur de la philosophie économique de von Hayek il y a l'ordre « catallactique » du marché (du grec katallattein échanger) un ordre polycentrique spontané où les prix jouent le rôle de « médium de communication ».
Hayek critique l'organisation actuelle de nos états puisqu'elle ne respecte pas le principe essentiel de la séparation des pouvoirs : exécutif et législatif sont en effet issus de la même majorité, et le premier s'impose au deuxième. Von Hayek préconise l'instauration de deux assemblées, élues à des moments et selon des modalités différentes et se partageant le pouvoir de voter l'une la partie « recettes » du budget, l'autre la partie « dépenses ». Cette organisation permettrait de mettre fin à la croissance des prélèvements dont la « minorité » est toujours victime.
[...] L'aiguillon de la pauvreté est la chose la plus nécessaire aux pauvres. Il faut en quelque sorte que la pauvreté soit douloureuse pour que les pauvres aient la volonté de s'en sortir. Travail famille et foi sont les seuls remèdes à la pauvreté. Pour grimper dans l'échelle sociale les pauvres doivent d'abord travailler avec plus d'acharnement que les classes supérieures. Toutes les générations de pauvres l'ont fait. L'état a créé et maintient l'illusion que l'on peut s'en sortir sans effort. [...]
[...] Si tel est le cas les hausses de salaire fictives provoquées par une politique de relance ne pousseraient plus les demandeurs d'emploi (en réalité des chômeurs volontaires) à se précipiter vers l'emploi ; et le chômage viendrait se stabiliser à son niveau naturel Les injections de pouvoir d'achat provoquées par les déficits budgétaires seraient également inutiles puisque les ménages épargneraient plus en prévision des inévitables hausses d'impôt. Conclusion : dès l'annonce d'une quelconque politique économique par le gouvernement ses effets sont anticipés et son impact est nul. Que doit donc faire l'état ? Rien. [...]
[...] Celui qui décide de travailler lorsqu' une grève est proclamée joue, consciemment ou pas, le rôle de free rider. Faire grève signifie sacrifier son salaire dans l'espoir qu'une revendication soit satisfaite. Celui qui ne fait pas grève garde son salaire et aura, le cas échéant, les mêmes avantages que les grévistes. C'est le refus d'une telle attitude qui explique les piquets de grève, les blocages à l'entrée des usines ou des universités. Les partisans de l'état trouvent là la justification de l'imposition coercitive, les libéraux la preuve de l'inefficacité de l'action publique. [...]
[...] Bibliographie indicative La route de la servitude Friedrich A. [...]
[...] Les économistes de l'offre : Gilder et l'aiguillon de la pauvreté Parmi les économistes de l'offre, George Gilder n'est probablement pas le plus profond mais il est sans doute le plus explicite. C'est pour cela peut-être que son livre Richesse et pauvreté (1980) passe pour avoir été le livre de chevet de Ronald Reagan. Cet ouvrage part d'un constat radical : quelle est la première cause de la pauvreté ? Réponse tranchante de Gilder : les politiques de lutte contre la pauvreté. Car la pauvreté est moins un état de revenus qu'un état d'esprit. [...]
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