L'étude de l'économie de marché est un des objets fondamentaux de la théorie néoclassique. Elle analyse donc les modalités des échanges entre les agents économiques. Pour cela, elle a élaboré un modèle de négociation bilatérale entre deux individus.
Un individu A est prêt à vendre un tapis contre au moins un kilo d'or et un individu B souhaite acheter un tapis en échange, au maximum, de deux kilos d'or. le tapis va donc s'échanger pour un prix compris entre un et deux kilos d'or. Mais entre ces deux prix, il y a plusieurs (voire une infinité) de solutions possibles. C'est ce qu'on appelle l'indétermination de la négociation bilatérale. On peut donc se demander comment va se fixer le prix d'équilibre qui égalisera la demande et l'offre des deux individus et permettra la réalisation de l'échange et, à une plus grande échelle, comment vont se réaliser les équilibres partiels (les équilibres sur les différents marchés) qui aboutiront, selon la théorie néoclassique, à l'équilibre général.
Afin de résoudre ce problème, les néoclassiques posent un certains nombre d'hypothèses qui fondent un modèle théorique appelé modèle de concurrence pure et parfaite. Ils admettent qu'il existe, pour chaque bien, un prix affiché et connu de tous. C'est Walras qui, pour expliquer l'origine de ces prix et la réalisation de l'équilibre général, a postulé le premier l'existence d'un commissaire-priseur, chargé d'annoncer les prix, à partir desquels les agents économiques formulent leurs offres et leurs demandes. Ce concept a ensuite été repris, de manière plus ou moins explicite, par de nombreux théoriciens de l'équilibre du marché.
[...] Ce concept ne résout donc pas tous les problèmes auxquels est confrontée la théorie néoclassique. Cependant, il reste une hypothèse cohérente dans le modèle de CPP et sa remise en question est liée à la remise en cause du modèle entier. [...]
[...] On a aussi mis en doute la possibilité pour le commissaire-priseur de parvenir à réaliser l'équilibre général Comme l'a montré R. W. Clower avec sa théorie du déséquilibre, les prix ne peuvent parfois pas s'ajuster à court terme pour rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande. Par exemple, si l'offre est supérieure à la demande, les entreprises vont réduire leur production pour ajuster les quantités offertes aux prix existants car ceux-ci ne peuvent converger rapidement. Elle vont donc utiliser moins de travail et de capital, reportant ainsi le déséquilibre sur le marché des facteurs de production. [...]
[...] Il n'y a donc pas besoin d'un commissaire-priseur. L'aspect trop théorique de ce concept a également été très critiqué Pour de nombreux économistes, les activités du commissaire-priseur ne reflètent pas le système de marché réel. Keynes a ainsi remis en cause ce concept car il implique que l'on puisse réunir tous les offreurs et les demandeurs dans un même lieu, ce qui est logiquement impossible. De même, dans un système complet de marché, la masse d'information que le commissaire-priseur doit recevoir et distribuer est immense (il doit confronter les offres et les demandes de nombreux biens), ce qui pose des problèmes de fonctionnement : comment le commissaire-priseur peut-il recevoir, traiter et transmettre un aussi grand nombre de données ? [...]
[...] On dit parfois qu'il agit comme une chambre de compensation. Les agents n'effectuent donc pas d'échanges directs entre eux. Cela permet d'éviter la mise en place d'un système de troc dont le résultat est incertain car il dépend de l'ordre de rencontre des agents et du niveau des transactions effectuées. En effet, il n'y a pas toujours double coïncidence des besoins c'est à dire que les biens et les quantités que j'offre ne correspondent que rarement à la demande de l'individu que je rencontre, et inversement. [...]
[...] Le concept de commissaire-priseur ne résout donc pas tous les problèmes que rencontre l'analyse néoclassique. Conclusion Le concept de commissaire-priseur est donc une hypothèse forte essentielle au bon fonctionnement du modèle de concurrence pure et parfaite car elle permet d'expliquer l'origine des prix, la façon dont ils évoluent et convergent vers l'équilibre. Mais ce concept pose aussi des problèmes car, lorsqu'on le confronte à la réalité, on voit apparaître son aspect abstrait, son éloignement du fonctionnement réel du marché et les difficultés qu'engendreraient sa mise en application. [...]
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