De nos jours, le débat persiste encore autour des nouvelles techniques, des technologies nouvelles et du progrès technique (PT) qu'elles incarnent, à savoir « l'ensemble des innovations qui entraînent une transformation ou un bouleversement des moyens et méthodes de production, de l'organisation du travail, des produits et marchés, des structures économiques ». Et ce débat trouve ses fondements aux origines du XIXe siècle, à l'heure de la Révolution industrielle et de ses innovations techniques successives, de l'avènement du mode de production capitaliste (MPC) et de ses bouleversements économiques et sociaux.
Cette métamorphose des sociétés occidentales, symbolisée par l'Angleterre, est d'abord décrite par Adam Smith (1723-1790). Il met en avant le rôle fondamental de la division du travail dans l'accroissement de la productivité, c'est-à-dire l'efficacité accrue des facteurs de production, des travailleurs notamment, et la combinaison de ceux-ci (temps de travail, degré de division des tâches, spécialisation, machines – ouvriers) permettant de générer et d'accumuler des revenus nouveaux comme le profit, qui sera repris par la suite. Smith jette donc les bases du système capitaliste : accumulation du capital, recherche du profit, progrès technique (dont la division du travail en fait partie), productivité… Mais qu'en est-il de ses suivants ? L'ère nouvelle attire les adhésions, comme celle de l'économiste classique David Ricardo (1772-1823) avec Principes de l'Economie politique et de l'impôt (1817), ou les réprobations les plus virulentes comme celle de Karl Marx (1818-1883) dans les volumes de Le Capital (1867, 1885, 1894).
[...] Et avant tout, il est a ses yeux la cause du renouvellement de l'armée de réserve industrielle Par là il entend, que dans une société où le développement est dicté par la marche vers le profit et non celle de la satisfaction des besoins humains et où les moyens de production ont été arrachés aux travailleurs, le PT n'est qu'un instrument de la domination des capitalistes. Et cette domination il la caractérise par la recherche d'un taux de Pl toujours plus grand, aussi appelé taux d'exploitation. [...]
[...] Il ne fait pas le plaidoyer de l'industrie, et s'en tient au seul produit de la terre. De sorte que le progrès technique est essentiellement envisagé comme une amélioration des connaissances pratiques et des machines dans l'agriculture, quoiqu'elle ne fût pas encore expliquée, contre le phénomène des rendements décroissant inhérent à l'accumulation capitaliste dans l'analyse Ricardienne. Il ne retient d'ailleurs pour l'industrie non la productivité des machines, mais la plus grande habileté des ouvriers. Avec Ricardo, on retrouve tous ceux qui pensent que l'activité économique est soumise à la décroissance des rendements qui est tout juste retardée par le progrès technique améliorant l'efficacité du capital et du travail, mais sans que l'origine de ce progrès soit expliquée. [...]
[...] Et pour quels mouvements ? Ricardo et Marx malgré leur divergence sur la question du capitalisme s'accordent-ils sur les effets théoriques du PT ? Ont-ils une même approche du PT ? Quelle synthèse théorique établissent-ils de la dynamique capitaliste ? Et du système lui-même ? Les deux auteurs mettent d'abord en relief une dynamique théorique du capitalisme qui semble indéterminée (première partie), mais dont le terme est finalement confirmé par l'insuffisance et les contradictions conceptuelles du PT chez Ricardo puis Marx (deuxième partie). [...]
[...] La rente portion du produit de la terre que l'on paie au propriétaire pour avoir le droit d'exploiter les facultés productives et impérissables du sol naît la caractéristique de la terre a être un bien rare et non reproductible du fait de la propriété privé. Les salaires, déterminés comme minimums sociologiques calculés en fonction des prix de subsistance nécessaires à l'entretien et la reproduction de l'ouvrier et sa famille, et le profit moyen, rapport entre profit et capital avancé, conditionnent le prix naturel marchandise qui se résout en un équilibre entre les deux. [...]
[...] Le PT n'est donc visiblement pas une préoccupation de Ricardo, qui en néglige largement les effets positifs sur le retour à des taux de profits plus grands qu'il a lui-même soulevé. Ne s'attachant guère qu'à décrire la croissance capitaliste et non à se l'expliquer on voit combien le PT n'a qu'une place minimum, et dont les effets sur les taux de profits ne sont pas envisagés à leur juste valeur. Si l'on ignore la théorie des avantages comparatifs et son plaidoyer pour le libre échange, alors le mode de production capitaliste vire inexorablement vers l'état stationnaire. [...]
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