Mise à jour 05.03.2013
Le gouvernement français ne devrait plus pouvoir couper à une nouvelle cure d'austérité pour 2014. D'ici la fin de semaine, Matignon devrait faire parvenir une lettre de cadrage aux ministres afin de tracer les grandes lignes des budgets 2014-2015-2016. L'objectif est de revenir à l'équilibre budgétaire avant la prochaine échéance présidentielle et de répondre aux demandes de plus en plus pressantes de la Commission Européenne.
Cette recherche d'économies à tout prix qui tait son nom est en fait une politique d'austérité. Dans un contexte économique particulièrement tendu, il est intéressant de se repencher sur les relations entre politique d'austérité et stabilisation de l'économie.
Ce document apporte une vision modernisée, un éclairage neuf sur une thématique a priori ancienne. Keynes, Hayek puis Parguez, plus tardivement, se sont penchés sur le sujet. L'austérité qu'on nomme pudiquement la rigueur en France connaît un regain d'intérêt certain dans le contexte actuel de stagnation voire de décroissance. Ailleurs, ces politiques sont souvent préconisées par le FMI.
La lecture de ce document vous permettra de mieux cerner le concept d'austérité et de politique d'austérité. Surtout, il aide à comprendre la finalité attendue et les gains potentiels induits par ces politiques. Enfin, il permet de réaliser les limites que comportent toute politique d'austérité dans un contexte d'économie ouverte.
Ce sujet est particulier, non conventionnel, quasiment jamais abordé dans la littérature économique. La thématique de l'austérité apparaît a priori ancienne, désuète, et peu nombreux sont les économistes qui ont cherché à s'y intéresser spécifiquement, et plus encore à l'actualiser et à la renouveler. Si les grands débats sur l'austérité remontent à l'entre-deux-guerres (opposant Keynes à Hayek), peu a été écrit depuis ; seuls les travaux d'Alain Parguez au début des années 80 ont investi sur ce thème.
Il est important de revenir ici sur le contenu du concept d'austérité, et plus particulièrement sur l'idée d'un nécessaire rétablissement des différents équilibres. En ce qui concerne le budget, celui-ci doit être non seulement en équilibre, mais aussi financé par recours à la création de monnaie ( cela revient donc à dire que le gouvernement renonce à son pouvoir de création monétaire) ; pour ce qui est de l'équilibre des agents privés, cela signifie que le secteur privé (entreprises et ménages) doit s'autofinancer ; de même, dans le domaine de l'équilibre extérieur, la nation doit s'interdire tout déficit qui serait susceptible de donner naissance à un endettement.
Ce sujet peut s'analyser dans un cadre strictement français, mais peut être également étendu au niveau européen (la référence au Pacte de stabilité et de croissance est dans ce cas nécessaire), voire au niveau mondial (cas de certains pays en développement en observation du FMI)
[...] Politique d'austérité et stabilisation de l'économie Présentation Ce sujet est particulier, non conventionnel, quasiment jamais abordé dans la littérature économique. La thématique de l'austérité apparaît a priori ancienne, désuète, et peu nombreux sont les économistes qui ont cherché à s'y intéresser spécifiquement, et plus encore à l'actualiser et à la renouveler. Si les grands débats sur l'austérité remontent à l'entre-deux- guerres (opposant KEYNES à HAYEK), peu a été écrit depuis ; seuls les travaux d'Alain PARGUEZ au début des années 80 ont investi sur ce thème. [...]
[...] à la condition cependant de présenter une argumentation soignée au niveau de la problématique. Ici, on peut retenir comme plan d'ensemble cette double dialectique court terme/long terme, entreprises - banques/nations ; cette décomposition s'appuie en fait sur une double démarche : la première est théorique, alors que la seconde est plus pratique. Éléments de corrigé Eléments d'introduction Depuis 1945, les économies de l'OCDE ont connu une croissance quasi continue, entrecoupée de ralentissements ne remettant pas véritablement en cause la tendance générale. [...]
[...] Dans une telle situation, la stabilisation économique s'effectue le bas”. Les pays les plus compétitifs sont donc ceux qui bloquent le plus et le plus longtemps la croissance de leurs dépenses ; l'austérité s'accompagne ainsi d'un chômage permanent et important, d'une croissance faible, et d'une course à la réévaluation (c'est le mythe d'un franc fort). Il peut également être intéressant d'analyser la logique des plans d'ajustement structurels menés dans les pays en développement en réponse aux déséquilibres macroéconomiques que sont les déficits de la balance des paiements, l'inflation et l'affaiblissement de la monnaie. [...]
[...] À partir de là, les politiques économiques de stabilisation appuyées sur la logique d'austérité sont susceptibles de conduire tout à la fois à la régression de la demande effective et à l'insatisfaction des agents. Indications bibliographiques Quelques articles spécialisés sont intéressants à lire sur ce thème : - A. PARGUEZ, HAYEK et KEYNES face à l'austérité in F. HAYEK: philosophie, économique et politique, Economica J. LEONARD, MINSKY entre KEYNES et HAYEK : une autre lecture de la crise Economies et sociétés, Série monnaie et production, numéro - A. [...]
[...] En fait, la réalisation de l'équilibre à court terme s'effectue au détriment de l'équilibre à long terme. C'est sur ce dilemme court terme/long terme qu'il convient de placer la problématique ; plus précisément encore, l'opposition des termes renvoie à une opposition entre d'une part la situation des banques - qui s'améliore - et d'autre part celle de la nation - qui se détériore. Ce constat, tiré de la réalité, fait d'ailleurs écho à ce que disait HAYEK durant l'entre-deux- guerres à propos de l'austérité, à savoir qu'il fallait savoir en sortir, car cette pratique se transformait alors, avec le temps, en une “politique du desesperado” . [...]
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