Par-delà la croissance, c'est la vision du progrès comme finalité obligée qui est radicalement remise en cause par certains auteurs et penseurs. Il s'agit d'une nouvelle approche de la richesse, qui conduit à la relativisation de la sphère économique, domaine d'activités humaines parmi d'autres. Elle décrit le paradoxe suivant : l'économie occupe une place obsédante alors que jamais notre développement matériel n'a été aussi important. Ces auteurs nous proposent de sortir de ce paradoxe, par la promotion de richesses autres qu'économiques.
Ainsi, nous devons questionner le bien-fondé de la croissance, mais également le bien-fondé de ses détracteurs. Le principe de la croissance est-il un modèle incontestable, ou un contre-modèle peut venir lui faire concurrence ?
[...] La réglementation destinée à infléchir la pollution inflige des coûts à l'économie. En 2000, ils s'élevaient à 18 milliards de dollars pour les Etats-Unis. En Chine, la croissance économique est assimilée à processus à haut risque Les dommages causés par la pollution lui coûteraient chaque année de son PIB. Face à un tel constat, l'on pourrait penser comme le dit Kenneth Boulding en 1966 que : Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer pour toujours dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. [...]
[...] Il convient donc de s'interroger sur la nature de la croissance et sur sa capacité à permettre un développement équilibré, prenant en compte les dimensions sociales et environnementales ; notamment parce que ce questionnement revêt une actualité certaine. La récompense des experts du GIEC, qui se sont vus remettre le Prix Nobel de la Paix au mois d'octobre 2007, traduit la volonté de mettre au premier plan la question écologique. D'autre part, la publication du Rapport statistique 2006 du Secours catholique, Géographie de la pauvreté, nous décrit une nouvelle répartition de la précarité et ses nouveaux visages. Ainsi, nous devons questionner le bien-fondé de la croissance, mais également le bien-fondé de ses détracteurs. [...]
[...] Elle n'était plus que de 1,8 ha en 2001. Or, l'empreinte écologique d'un américain aujourd'hui est de 9,6 ha et celle d'un français de 5,3 ha. Si tous les habitants de la planète avaient le mode de vie des Américains, il faudrait 5,3 planètes pour y faire face. L'ensemble de l'humanité s'est mis vers 1980 à consommer et à rejeter davantage de ressources que ce que la planète peut régénérer. Nous en sommes aujourd'hui à 1,2 planète. Nous sommes donc dans une situation de non-reproduction du capital naturel. [...]
[...] Sachs ne remet pas en cause la croissance mais les buts inégalitaires et dispendieux qu'elle nourrit. La Conférence de Stockholm aboutit à la création du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE). La notion d'éco-développement est progressivement écartée du vocabulaire international. En 1987, la publication du rapport de la Commission dite Brundtland, du nom de son président consacre le terme de Sustainable Development successivement traduit en français par développement soutenable puis développement durable Il est défini comme : un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. [...]
[...] Il n'en demeure pas moins que sans audience ni crédibilité, ils ne pourront convaincre les individus de surmonter dans leur esprit la contradiction apparente entre décroissance et bien-être. Bibliographie Ouvrages A. BEITONE, Dictionnaire des sciences économiques, Armand Colin, Saint-Just- la-Pendue S. BONNEVAULT, Développement insoutenable, Pour une conscience écologique et sociale, Turbulences, Éditions du Croquant, Dijon-Quetigny C. COMELIAU, La croissance ou le progrès ? Croissance, décroissance, développement durable, Seuil, Saint-Amand-Montrond D. GUELLEC & P. RALLE, Les nouvelles théories de la croissance, Collection Repères, La Découverte, Condé-sur-l'Escaut B. GUIBERT & S. LATOUCHE, Antiproductivisme, altermondialisme, décroissance, L'Après-développement, Parangon/Vs, Saint-Just-la-Pendue A. [...]
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