La pensée hayekienne dans le schéma monétariste actuel (2006)

Résumé du document

Ainsi les données empiriques supportent les théories keynésiennes, dont l'influence est grandissante à l'époque, et qui stipulent la possibilité d'une relance de l'activité par une augmentation de la masse monétaire. En réaction à ces théories keynésiennes va se développer un courant monétariste, composé essentiellement d'économistes libéraux, avec une visée explicative des phénomènes de crises de l'activité économique. L'école autrichienne a souvent été assimilée à l'école néo classique affirmant la neutralité de la monnaie, or ses deux représentants les plus célèbres Von Mises et Von Hayek ont toujours défendu des théories hétérodoxes en terme de monnaie, il est intéressant de souligner de nouveau le caractère original du raisonnement hayekien, et plus généralement de l'école de Vienne, que l'on a pu observer dans sa nouvelle théorie du marché.

Extraits

[...] Hayek se place en en opposition totale avec cette théorie. Pour lui l'idée de taux de change flexible ne saurait être acceptée, au contraire il faudrait lui substituer un taux de change fixe. Le taux de change fixe aurait l'immense avantage de témoigner directement de la bonne ou mauvaise gouvernance d'un pays en terme de politique monétaire. Les gouvernements ne pourraient plus utiliser l'arme des taux de change pour masquer artificiellement leurs erreurs en dévaluant les monnaies. A ce niveau il est possible de distinguer encore une différence entre les deux auteurs. [...]

[...] En effet selon le raisonnement philosophique hayekien, c'est le monopole qu'impose l'Etat en tant que construction humaine qui pose problème. La Nation, rassemblement culturel d'individus, ne pose pas de problème. Une entreprise financière privée peut appartenir à la Nation mais jamais à l'Etat. En résumé la proposition de Hayek s'articule autour de la signature d'un traité entre Etats développés, traité qui les engagerait à ne pas mettre d'obstacles aux transactions libres en n'importe quelle monnaie des pays signataires ni à l'exercice libre des affaires bancaires pour toute institution légalement établie dans l'un quelconque des pays (ibid.). [...]

[...] La pensée hayekienne dans le schéma monétariste actuel (2006) La célèbre loi des débouchés de Jean Baptiste Say stipule l'impossibilité des crises de production dans la mesure où tout produit sert de débouché à un autre produit. Cette analyse part du postulat que la monnaie n'est qu'un intermédiaire des échanges, elle n'exerce d'influence que sur le niveau des prix et non sur les prix relatifs. Une telle conception neutraliste de la monnaie a longtemps imprégné l'ensemble d'un courant monétariste dit traditionnel. [...]

[...] Friedman estime que les échecs économiques ne sont que la conséquence de politiques monétaires nuisibles. Par conséquent les réactions de l'un et de l'autre camp face à la crise sont éminemment opposées. Les keynésiens estiment qu'en cas de crise massive où coexistent chômage massif, demande réduite et surproduction, l'ajustement par le marché vers un seuil d'équilibre n'est soit pas souhaitable, soit irréalisable. Donc ils réclament l'intervention de l'Etat en tant que régulateur qui, au travers des doubles leviers des politiques fiscales et monétaires, peut tenter de recréer des conditions d'équilibre. [...]

[...] S'ils peuvent être trompés à court terme - ils ne saisissent que la hausse des taux de salaires nominaux sans voir l'accroissement du prix des produits à long terme ils se rendent compte de la supercherie La courbe de Phillips devient une droite verticale sur la longue période car il n'y a plus de relation entre inflation et chômage (stagflation). Cette conception Friedman l'applique aussi à l'analyse des crises de 1929 et 1970, les crises seraient dues au refus des banques centrales de suivre le raisonnement d'une croissance modérée de la masse monétaire. Une réaction paradoxale aux thèses keynésianismes Il apparaît logique, au vu de l'appartenance idéologique des composants du courant monétariste que ce dernier s'oppose frontalement au keynésianisme. [...]