Avant tout, il convient de faire un bref retour sur la théorie de Heckscher et Ohlin. La pertinence empirique du théorème Heckscher-Ohlin a fait l'objet de très nombreuses études, études qui ont réellement débuté avec le travail pionnier de Wassily Leontieff. Dans un article resté fort célèbre [1953], Leontieff expliqua son raisonnement. Nous verrons ainsi le test de Leontieff et réaliserons ainsi qu´il posa vite problème. Un nouveau protocole a ainsi été mis au point : le test de Leamer. Il convient enfin de se pencher sur la prise en compte des préférences et technologies de chaque pays et le rôle des spécificités géo-historiques.
[...] Les résultats de leur test statistique allaient cependant dans la bonne voie : lorsque les exportations d'un pays utilisent un facteur intensivement, il a tendance à être bien doté de ce facteur. Cependant, ce lien ne s'est révélé statistiquement significatif que pour un seul des douze facteurs de production. Leontieff aurait-il finalement raison ? La prise en compte des préférences et technologies de chaque pays Daniel Trefler [1995] allégua que les économistes, fascinés par un modèle attrayant mais peu performant de la structure des échanges commerciaux, devraient plutôt chercher de nouveaux modèles. [...]
[...] Les géographes notent que la concentration des activités économiques ne se fait pas seulement dans des pays particuliers, mais dans des régions ou des villes particulières ; on peut mentionner Hollywood, Detroit, la Silicon Valley sans avoir à préciser quels biens y sont produits. Ces concentrations dépendent rarement de ressources naturelles ou physiques de la région. Une étude attentive révèle que ces concentrations régionales ont en commun deux caractéristiques : tout d'abord, leurs localisations initiales résultent souvent de quelque événement accidentel qui aurait tout aussi bien pu se produire ailleurs. Par ailleurs, leur persistance à long terme repose sur de nombreuses économies externes d'agglomération et d'autres facteurs auto-entretenus. [...]
[...] Un paradoxe dépassé, ou toujours d'actualité ? La mise au point d'un nouveau protocole : le test de Leamer Le test mis au point par Leontieff posa vite problème. En fait, les chercheurs s'aperçurent rapidement des limites formelles de ce test. Comment peut-on être sûr que le pays choisi est un exemple significatif en termes de dotations factorielles ? Le conjecturer ne suffit pas : il faut calculer la part du pays dans la dotation mondiale d'un facteur pour en déduire sa position en termes de dotations factorielles (Leontieff, dans son autocritique, le suggérait d'ailleurs p.118). [...]
[...] 1029-1046, Nashville Notons que le test de Leamer et alii [1987], supposait quant à lui que les technologies et les préférences en biens de consommation sont les mêmes dans tous les pays. [...]
[...] Il en proposa deux. Le premier revient à Ricardo : chaque facteur pourrait être plus productif de 10% dans le pays A que dans le pays de telle sorte que les parts nationales des dotations mondiales seraient mal comptabilisées, en l'absence de pondération par leurs productivités. Notons que Leontieff lui- même avait lui-même soulevé ce problème de la productivité relative (p.117 édition française) des pays prenant part à l'échange. Le second reconnaît que les caractéristiques de la consommation sont différentes selon les pays, ce qui revêt une certaine importance pour ce test.[1] En raison des coûts de transport, des barrières tarifaires, ou simplement de coutumes immémoriales, un pays à tendance à consommer les biens qui sont produits à bon marché par son propre stock de facteurs. [...]
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