Pas de pitié pour les gueux est un ouvrage de Laurent Cordonnier qui explore les bases fragiles des nouvelles théories du chômage. Cette fiche argumentée examine en quoi la lutte contre les entraves au marché du travail inspirée par les nouvelles théories du chômage a été un échec. Synthèse fidèle mais également analyse critique de l'ouvrage, cette fiche entièrement rédigée, est à elle seule un regard critique sur le traitement actuel des questions liées au chômage et sur la perception de nos sociétés du chômage.
[...] II LA LUTTE CONTRE LES RIGIDITES INDUITES PAR LE SALARIE DES NOUVELLES THEORIES DU CHOMAGE A ETE DESAVOUEE PAR L'EMPIRISME La lutte contre les rigidités que le salarié portent en lui-même ou qui sont liées à sa façon de voir les choses, selon les nouvelles théories du chômage, n'a pas eu les conséquences espérées par les théoriciens, hommes politiques et économistes qui les ont mises en œuvre. A. La lutte contre les rigidités induites par le comportement du salarié d'après les nouvelles théories du chômage Selon les nouvelles théories du chômage, qui postulent l'individu rationnel, avant même d'être embauché, l'offreur de travail cherche à flouer son futur patron : jouer de l'asymétrie d'information quant à ses qualifications et ainsi obtenir un salaire plus élevé. C'est la sélection adverse théorisée par Weiss, et reprise par Akerlof dans Market of Lemons. [...]
[...] Il y a là non pas une coopération comme on aurait pu le croire mais une dissuasion. La théorie de la fidélisation est en réalité une théorie de l'intimidation. Enfin ces économistes ont voulu montrer que le salarié était méchant Selon, la théorie des insiders et outsiders de Snower et Lindbeck, les laissés pour comptes du marché du travail ont pour pouvoir de tirer à la baisse les salaires, ce à quoi répondent les outsiders par une absence farouche de coopération afin de faire augmenter le coût de l'embauche pour les entreprises. [...]
[...] Fort bien, mais pourquoi s'escrimer à vouloir remettre au travail des acteurs qui sont au chômage par leur propre volonté ? Paradoxal mais comme nous ne sommes pas à un paradoxe près, nous allons désormais nous pencher sur les relations qu'entretiennent les libéraux avec les autres rigidités institutionnelles que représentent l'assistance et de la protection salariale. B. Il faut lutter contre l'assistance et la protection Selon les nouvelles théories du chômage les dispositifs d'assurance et d'assistance alourdissent le coût de la main d'œuvre et altèrent les comportements des travailleurs sur le marché du travail. [...]
[...] En effet c'est de cette égalité que le plein emploi arrivera. Pour ce faire, encore une fois nombre d'hypothèses (comme celle de l'information parfaite) et de contraintes ou non contraintes (pas d'intervention de l'Etat) doivent être conjuguées harmonieusement. C'est pourquoi Laurent Cordonnier, économiste, maître de conférence à l'université de Lille 1 et l'IEP de Lille, chercheur et directeur d'un laboratoire pluridisciplinaire de recherche en économie, sociologie, anthropologie, le Clersé, explique puis dénonce dans Pas de pitié pour les gueux les nouvelles théories du chômage et leurs vices. [...]
[...] Etrange paradoxe encore comme le souligne L.Cordonnier, mais passons outre puisque dans le cas contraire nous serions contraints de nous en tenir là. Parmi les nouvelles théories du chômage nous trouvons donc celle du Job Search de Phelps, brillant auteur de la nouvelle économie keynésienne, qui explique que l'individu peut avoir intérêt à rester au chômage afin de trouver un emploi qui corresponde à ses compétences, et ceux d'autant plus qu'il touche des indemnités. Le chômage est donc le prix que les salariés acceptent de payer (cela sous entend bien que ce n'est pas tout à fait de gaieté de cœur) pour trouver l'emploi dont la rémunération les satisfait. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture