Les nouveaux keynésiens sont majoritairement convaincus de l'absence de fondements microéconomiques et de la faible pertinence empirique de l'hypothèse de rigidités nominales. Ils admettent de fait, pour la plupart, l'hypothèse d'anticipations rationnelles et centrent plutôt leur attention sur les rigidités réelles pour expliquer le chômage d'équilibre.
Ce chômage d'équilibre peut être involontaire, compte tenu des fondements microéconomiques qui le caractérisent (fixation d'un salaire d'efficience par les entreprises, influence du pouvoir des insiders, etc.). Mais, en l'absence de rigidités nominales, il dépend uniquement de facteurs d'offre. Son traitement ne passe aucunement par la conduite de politiques discrétionnaires, mais par l'adoption de « réformes structurelles » ayant pour objet de déplacer WS ou PS.
Ainsi, la politique salariale des revenus permettant de déplacer WS à gauche est de faire évoluer le coût du travail à un rythme inférieur à celui de la productivité. Elle se distingue ici de la politique des revenus accompagnant les politiques de demande, recommandée dans le cadre de la courbe du premier âge de Samuelson-Solow et qui consistait à indexer les hausses de salaires nominaux sur les gains de productivité afin de neutraliser l'inflation.
[...] En leur présence, la coalition s'étend même au champ des équilibres multiples. Rigidités nominales ? Les modèles d'équilibre général en concurrence imparfaite peuvent également mettre en scène des variantes avec rigidités nominales, tout comme ceux du deuxième âge. L'adoption de l'hypothèse de rigidités nominales de long terme est justifiée par Akerlof et al. (1996) par des enquêtes menées auprès d'entreprises américaines indiquant qu'à l'exception de périodes où elles rencontrent de graves difficultés, la plupart d'entre elles évitent de baisser les salaires nominaux, notamment pour des considérations d'équité (fairness) à l'égard de leur personnel, dans un univers macroéconomique où les autres entreprises ne baissent pas les salaires. [...]
[...] Elle représente une courbe de quasi-offre de travail dans un contexte où, compte tenu des imperfections du marché du travail, les salariés sont en mesure d'obtenir un salaire réel supérieur au salaire concurrentiel. Son niveau dépend d'un salaire-cible recherché par les travailleurs, des prélèvements pesant sur les salariés et d'autres facteurs tels que les allocations chômage. Cette courbe est décroissante. Le pouvoir de négociation des salariés s'accroît lorsque le chômage diminue, leur permettant d'accroître le salaire réel et inversement. Les modèles de salaire d'efficience et/ou de type insiders- outsiders sont parfois utilisés pour fonder micro économiquement la formation des salaires en concurrence imparfaite. [...]
[...] Un pouvoir de négociation salariale plus important déplace la courbe WS vers le haut. Le niveau du chômage d'équilibre s'en trouve dans ces deux cas affecté à la hausse. Au contraire, Toute baisse du pouvoir de monopole des firmes, se traduisant par une baisse de leur taux de marge, réduit le chômage d'équilibre. De même, toute baisse du coût du travail, consécutive à un affaiblissement du pouvoir de négociation des salariés, déplace la courbe WS à gauche et réduit le chômage d'équilibre'. [...]
[...] Le taux de chômage d'équilibre n'est plus un taux unique et stable à long terme. Il se déplace sur le court terme. Pour les nouveaux keynésiens, c'est le pouvoir de négociation des insiders restant en place qui a contribué à maintenir une pression salariale forte au Royaume-Uni, empêchant les salaires réels (et le chômage) de baisser. Ceci revient à considérer que les outsiders, devenant de surcroît progressivement inemployables, ne sont plus en mesure de les concurrencer. Formellement, il est possible de représenter l'hystérésis :le taux d'augmentation des salaires dépend alors des variations du taux de chômage tout autant que du niveau du chômage U. [...]
[...] Les nouveaux Xeynésiens, apôtres de la cohabitation Les modèles du troisième âge se distinguent essentiellement de ceux du deuxième âge par l'introduction d'imperfections informationnelles. Ils remettent en question le caractère intégralement volontaire du chômage naturel, ainsi que l'unicité et la stabilité de son taux. Les nouveaux keynésiens préfèrent au terme de chômage naturel celui de chômage d'équilibre, plus approprié pour rendre compte des évolutions du chômage structurel. Des effets d'hystérésis (Blanchard et Summers, 1988) sont susceptibles d'intervenir lorsqu'un choc temporaire, ayant un effet sur le chômage effectif, engendre des conséquences permanentes sur le chômage structurel. [...]
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