Économiste britannique né en Hongrie, Nicholas Kaldor (1908-1986) est, avec Joan Robinson, l'un des principaux économistes postkeynésiens de l'école de Cambridge. Tour à tour universitaire, conseiller et polémiste, il est notamment connu pour son analyse de la croissance, qui le conduit à s'opposer radicalement aux théories néoclassiques de « l'économie de l'équilibre ».
S'il « révolutionne » l'étude de la croissance économique, c'est autant par l'approche empirique qu'il privilégie, que par ses conclusions qui font de la croissance un phénomène cumulatif, où la demande prend le pas sur l'offre. Au cours de ses analyses, Nicholas Kaldor privilégie l'observation des faits par rapport à la théorie. Même s'il va être conduit à évoluer avec le temps, c'est là une constante de son approche de l'économie, qui l'amènera à contester les bases de l'analyse néoclassique.
[...] Il s'agit en quelque sorte d'une analyse tautologique, coupée de la réalité. L'analyse de Kaldor va le conduire à remettre en cause plusieurs bases de l'analyse néoclassique de la croissance, fondée sur une production à facteurs substituables (travail et capital) et à progrès technique neutre. Dans cette logique, si la productivité augmente, cela est le fait soit d'une accumulation de capital (conséquence d'une hausse du coût du travail), soit d'un développement du progrès technique pour une cause extérieure : ces deux processus sont distincts. [...]
[...] Sans le réfuter, Kaldor rappelle qu'il y a également un lien de complémentarité : l'accumulation du capital peut en effet servir à augmenter l'emploi dans la production, ainsi que la production totale. Là encore, augmentation du capital et du travail vont de paire, contrairement aux subtils distinguos néoclassiques. II. La croissance, un phénomène cumulatif où la demande joue un rôle essentiel A. La croissance, contrainte par la demande En bon keynésien, Nicholas Kaldor affirme la primauté de la demande dans le processus de croissance. Ce faisant, il contredit l'analyse néoclassique fondée, comme expliqué ci-dessus, sur une production à facteurs substituables (travail et capital) et à progrès technique neutre. [...]
[...] Le fléau du monétarisme ; les conséquences économiques de Mme Thatcher, 1983) : la réduction de la demande globale conduit à une moindre croissance de la production et donc à une hausse des coûts unitaires de production qui entraîne une perte de compétitivité et une nouvelle contraction des marchés. Nicholas Kaldor prolonge le raisonnement keynésien dans le long terme, et ce dernier, remet en cause le modèle d'analyse jusqu'alors prédominant. En soulignant le caractère cumulatif de la croissance, son analyse n'est pas sans rappeler les théories de la croissance endogène qui mettent néanmoins plus l'accent sur le rôle structurel de l'Etat que sur son action conjoncturelle. [...]
[...] Partant du constat qu'il existe une forte corrélation entre le taux de croissance de la production manufacturière et le produit intérieur brut, il élabore un modèle à deux secteurs l'agriculture et l'industrie, où chacun est défini par rapport aux observations qu'en fait Nicholas Kaldor. B. La contestation des distinctions théoriques néoclassiques Kaldor est particulièrement critique vis-à-vis de la théorie de l'équilibre qu'il considère comme un obstacle au développement de l'économie en tant que science (cf. la définition qu'il donne de la science, ci-dessus). [...]
[...] Dans ce modèle, la croissance est le fruit, soit d'une augmentation des facteurs de production, soit d'un progrès technique extérieur. L'augmentation de la demande est donc déterminée par l'augmentation de l'offre, conformément à la loi des débouchés de J.-B. Say. Au contraire, pour Kaldor, c'est la croissance de la demande, et non pas les contraintes de l'offre, qui détermine la rapidité de la croissance de la productivité globale et, de là, la production totale d'une économie industrielle avancée C'est donc l'offre qui suit la demande, et non pas l'inverse. [...]
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