A l'image de la plupart des concepts économiques, la monnaie n'a cessé d'alimenter les controverses entre courants, tout en suscitant un intérêt très différencié des auteurs: alors que pour Stuart Mill "il n'est pas dans une société quelque chose de plus insignifiant en elle-même que la monnaie", Jevons place les questions monétaires au rang des problèmes insolubles, n'hésitant pas à affirmer que "la monnaie représente pour la science économique ce qu'est (…) le mouvement perpétuel en mécanique"...
[...] Malgré l'absence de hausse des prix, les BC ont maintenu une politique monétaire de rigueur, dont la priorité exclusive de lutte contre l'inflation, sans aucune considération d'ordre conjoncturel, peut paraître désormais dépassée et inadaptée aux nécessités économiques du moment. L'indépendance de la BC et l'inexistence de droit de regard des gouvernements sur la politique monétaire peut d'une part conduire à la mise en place d'un rapport de force négatif entre ces deux autorités, illustré notamment par le conflit qui oppose en 1980 le Président Reagan au directeur de la FED, Paul Volcker. [...]
[...] De nombreuses revendications d'un contrepoids politique aux instances de direction des BC ont vu le jour, dans le but d'harmoniser, de coordonner actions budgétaires et politique monétaire. La politique monétaire doit servir d'instrument d'accompagnement des évolutions économiques, et non constituer un frein à cette dynamique. La prise en compte d'objectifs complémentaires à ceux de la stabilité des prix est nécessaire, principalement en matière de croissance dans des économies où les risques inflationnistes paraissent éliminés. Elle doit pouvoir se montrer plus restrictive lorsque l'activité connaît des risques de surchauffe, mais aussi plus accommodante quand la croissance décélère. [...]
[...] LA MONNAIE A LA RECHERCHE D UN NOUVEL EQUILIBRE AU SEIN DU SYSTEME ECONOMIQUE D'une politique monétaire discrétionnaire à une gestion claire et automatique de la stabilité des prix A l'opposé des recommandations keynésiennes de politique monétaire discrétionnaires, deux nouveaux courants de pensée vont proposer à partir des années 60 d'encadrer la politique monétaire dans des règles strictes. Avec les monétaristes (Friedman, Hayek) et les tenants de la nouvelle économie classique (Sargent, Wallace, Lucas), l'analyse quantitative de la monnaie est remise au goût du jour; la demande de monnaie redevient une fonction stable, et si Friedman concède à la monnaie un effet à court terme sur la sphère réelle ("l'illusion monétaire"), à long terme les politiques monétaires ne sont censées n'avoir d'influence que sur le taux d'inflation. [...]
[...] La politique monétaire ne doit plus constituer un outil flexible, pratique, dont un gouvernement pourrait user à volonté quand le besoin s'en ferait ressentir. Elle doit au contraire s'appuyer sur un principe réglementaire qui lui confère la stabilité et la crédibilité qui lui convient. Les décisions de politique monétaire ne doivent pas pouvoir être remises facilement en cause ni être soumis aux nécessités de mise en œuvre des politiques budgétaires afin d'instaurer la confiance chez les agents économiques qui du coup peuvent anticiper leurs comportements économiques en toute tranquillité. [...]
[...] Keynes place la politique monétaire au cœur de la dynamique économique LA REMISE EN CAUSE DE LA DICHOTOMIE L'approche keynésienne prend pour hypothèse la fixité des prix et arrive à la conclusion qu'une politique monétaire active peut avoir pour effet d'améliorer les niveaux de production et l'emploi. Deux hypothèses de l'analyse classique sont ainsi remises en cause. Selon Keynes, les agents peuvent souhaiter détenir de la monnaie pour elle- même, en plus de la monnaie de transaction. L'hypothèse de vitesse de circulation de la monnaie constante est abandonnée. [...]
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