Le monde actuel est-il keynésien, John Meynard Keynes, crise financière, récession économique, théorie macroéconomique, chômage involontaire, autorégulation du marché, demande effective, loi de Say, plein emploi, Trente Glorieuses, politiques économiques, politique de relance, crise des dettes souveraines
Selon l'économiste libéral conservateur Charles Gave, "Nous sommes dans le long terme et Keynes est mort". Pourtant, 69 ans après sa mort, John Maynard Keynes apparaît aux yeux de certains plus actuels que jamais. En effet, la pensée de Keynes semble assez moderne pour appréhender de manière pertinente la récente crise financière et la récession économique qui a suivi. L'économiste John Maynard Keynes est à l'origine d'une théorie macroéconomique majeure : celle du keynésianisme. Dans sa "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie", il défend notamment l'hypothèse selon laquelle la demande est le facteur déterminant qui permet d'expliquer le niveau de la production et par conséquent de l'emploi.
[...] Le monde actuel s'inscrit dans une dynamique capitaliste et libérale, marquée par la multiplication des politiques d'austérité, les impulsions à la diminution des dettes étatiques, les politiques de soutien à l'épargne, mais aussi par la promotion systématique de l'ouverture des marchés et du libre-échange dans un cadre mondialisé. Ce succès du néolibéralisme se trouve encouragé par les institutions supranationales (comme le FMI, la Banque mondiale et même l'Union européenne) qui contrôlent dans une certaine mesure l'intervention des États. Actuellement, on peut distinguer tout de même trois grands courants de pensée économique : la pensée libérale et sa variante néolibérale, la pensée marxiste et la pensée keynésienne. En effet, la pensée keynésienne demeure aujourd'hui. D'ailleurs de nombreux mouvements et partis politiques contemporains se revendiquent « keynésiens ». [...]
[...] Les politiques sociales, par exemple, sont conformes à la pensée de l'économiste qui prônait un élargissement des fonctions de l'État. En cas de crise, la plupart des gouvernements mettent en œuvre de politique de relance par la demande dans l'idée que l'État doit favoriser la demande grâce à des mesures sociales et à une relance de la conjoncture par l'instauration de faibles taux d'intérêt ou par un investissement de l'État (financé par du déficit budgétaire). Ces interventions tendent à stimuler l'emploi et les revenus et relancer la croissance économique et de plein emploi. [...]
[...] Les politiques interventionnistes d'inspiration keynésienne ont favorisé le développement de l'inflation et ne sont pas parvenues à stopper le chômage. Ces conséquences ont jeté un relatif discrédit sur la théorie keynésienne au profit d'auteurs comme Hayek et Friedman. Le keynésianisme connait cependant un certain renouveau et réapparait de manière déformée dans la pensée économique avec les nouveaux keynésiens dès les années 1980. Le modèle IS-LM est considéré par cette nouvelle économie keynésienne comme le modèle keynésien standard, ou encore comme « le modèle de la synthèse » qui cherche des fondements microéconomiques à la macroéconomie. [...]
[...] Avec la crise de 2008 s'amorce une recrudescence de la pensée keynésienne notamment avec une approche plus sociale. Keynes semble aujourd'hui plus actuel que jamais en ce que sa pensée apparait plus pertinente que celle de ses détracteurs pour comprendre les événements. Les crises récentes semblent suivre le cercle vicieux étudié par Keynes : la crise rend pessimistes les ménages et entreprises qui renforcent alors la crise en ayant des anticipations pessimistes. La sortie de crise passe aussi par l'idée keynésienne selon laquelle ce n'est pas la dépense privée, mais bien la dépense publique qui est à même de rompre ce cercle vicieux. [...]
[...] Un keynésianisme, nuancé, concurrencé semble ainsi se retrouver dans la gestion politique de la vie économique aujourd'hui. La pensée keynésienne n'est plus dominante, même si l'interventionnisme public reste important. B. Les défis contemporains liés à la crise financière de 2008 et à la crise des dettes souveraines font l'objet d'une approche keynésienne Avec la crise financière qui débute en 2007, la pensée keynésienne revient à l'ordre du jour à la fois comme outil d'analyse de ce qui s'est passé et comme moyen de faire face à la crise économique qui s'ensuit. [...]
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